La baisse du pouvoir d’achat du SMIC est patente d’autant plus qu’elle est insidieuse. Première tromperie : son indexation sur le taux de l’inflation, dont le résultat officiel est discutable (hors tabac, et remboursements S.Sale), ensuite le fait que toute indexation portant généralement sur le passé n’induit pas un rattrapage intégral quand il est calculé sur une durée significative (un an). Le rattrapage devrait se faire en continu au moins mensuellement, chaque fois que l’indice est connu et non chaque année en juillet. En effet, la progression de l’inflation est continue, ce qui induit une perte jusqu’à ce moment. Certes il peut y avoir un « coup de pouce », mais c’est rare et on ne sait pas comment il est calculé, s’il l’est. D’autre part cette indexation est basée en partie sur une augmentation moyenne des salaires ouvriers laquelle peut se situer en dessous de l’indice de l’inflation. Enfin, les salaires moyens ouvriers ont pour leur part, tendance à augmenter nominalement justement en relation avec le salaire minimum, ce qui renforce cette anomalie en amplifiant le phénomène de stagnation : le salaire qui augmente peu, induit en retour une augmentation elle-même plus faible que la moyenne. On tourne en rond. Cette double indexation montre que tout est fait officiellement pour retarder et diminuer le SMIC conformément aux souhaits des entreprises.