Enseignement :Académie de Rabat
L’preuve de français ou le vrai calvaire
Par Abdelouahad Zaari
La baisse du taux de réussite au baccalauréat peut s’expliquer par la défectuosité du système d’évaluation en langue française,comme en témoigne
L’épreuve de français de la session de juin 2008 ou le langage abscons le dispute au métalangage agaçant,pour le plus grand déplaisir des enseignants et des élèves
L’épreuve de français de l’académie de Rabat, session de juin 2008,a été on ne peut mieux, déconcertante pour les élèves et les profs ;tellement les concepteurs de l’épreuve se sont ingéniés encore une fois, à donner une sacrée colle aux candidats en leur posant des questions aussi bien ambiguës que sibyllines ;tel est le cas de la question 8,sous forme d’un tableau,(un cryptogramme pourrait-on dire)que personne n’a réussi à décrypter, sauf le concepteur de l’épreuve, qui a proposé dans le corrigé, à l’intention des profs,une réponse saugrenue à la question relative à l’étude de texte de l’écrivain marocain Ahmed Sefrioui ou on demandait aux élèves de déterminer l’attitude des vendeurs et des acheteurs dans un souk,sans préciser dans quel paragraphe ni les types de vendeurs car il y en avait deux :d’une part les particuliers qui vendaient par nécessité, et de l’autre les boutiquiers ;ce à quoi monsieur le responsable n’a pas fait attention .Ce qui n’est pas sans nous rappeler sa bévue de l’année dernière ou il a proposé une réponse erronée,à la limite du contre sens, à une question relative à La planète des singes à propos de la mission divine d’Ylusse sur Soror.Ce n’était pas la découverte d’une planète mais la sauvegarde de la race humaine de Soror comme l’ont si brillamment compris certains élèves. Et pour couronner le tout,M.le responsable ne s’en est pas allé du dos de la cuillère ,il a noté la question8 sur 2points,que les candidats savaient perdus d’avance. C’était d’autant plus décourageant que ceux-ci tablaient beaucoup sur l’étude de texte pour avoir une bonne moyenne. Et comme M.le responsable est friand de figures de style, il n’a pas pu résister à l’envie de demander aux élèves de relever une métaphore,qui n’en est pas une en fait ;il s’agissait plutôt d’une personnification. Quant à la question 4,elle renvoie au problème,o combien épineux de la narration :le « je »renvoie-t-il au narrateur enfant ou adulte ?Mais,pour autant qu’on sache,dans La boite à merveille,le récit est ultérieur à l’histoire ;auquel cas le narrateur ne peut etre enfant.Là,il s’agit d’une confusion malencontreuse entre la question de la voix(celui qui raconte)et celle du point de vue ou focalisation(celui qui voit).Mais,pourquoi,diable cherche-t-on à se fourvoyer en un enchevêtrement notionnel, au lieu de poser des question de langue et de compréhension simples,claires et concises ?tant il est vrai que « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrive aisément ». Ne ferait-on pas mieux d’éviter le métalangage comme le recommande la note ministérielle n*30,relative au cadre référentiel de la langue française.Il semble que les responsables tournent en dérision les profs,en leur envoyant cette note et comme dit l’adage marocain ils vendent le singe et se gaussent de celui qui l’achète. En outre, ils proposent en production un seul sujet, qui est une véritable dissertation sur Antigone de Jean Anouilh : « Antigone et Créon ont chacun une conception du devoir… »Ils auraient pu au moins proposer d’autres sujets au choix, comme c’est le cas en philosophie ou le candidat choisit entre trois sujets. Mais, quand il est contraint de traiter un seul sujet, qui plus est, ardu,il est bloqué et d’autant plus déconcerté que l’étude de texte est raté pour les raisons évoquées plus haut.
Aussi se demande-t-on à cet égard, pourquoi le système d’évaluation des examens n’est pas uniformisé pour toutes les disciplines,comme le stipule la charte nationale de l’éducation dans le chapitre relatif à l’interdisciplinarité.Pouquoi on ne donne pas le meme genres d’items en langues arabe et étrangère.
Somme toute le système d’évaluation en français reflète bien le niveau de notre enseignement.Il importe de signaler aussi une autre aberration de notre système éducatif relative à la section des lettres originelles dont les candidats subissent la même épreuve
(dans les deux acceptions du terme),sachant pertinemment qu’ils ne connaissent même pas le b.a.ba de la langue farnçaise.Mais,M.M les( ir) responsables ne l’entendent pas de cette oreille.Pour eux, tous les candidats sont logés à la même enseigne ;aussi doivent-ils préparer un progaramme fastidieux comprenant quatre œuvres littéraires.C’est ubuesque, surtout quand on sait qu’en France,dans le grandes écoles d’ingénieurs,les étudiants préparent deux ou trois œuvres autour d’un thème précis.Mais,chez nous les responsables(hyper- doués en pédagogie )prescrivent Quatre œuvres,sans aucun lien thématique,qui plus est.Ainsi,passe-t-on d’un roman autobiographique d’Ahmed Serioui à un roman de science fiction de Pierre Boulle pour aller vers une pièce de théatre de Jean Anouilh après avoir étudié, bien entendu, un roman à thèse de Victor Hugo,bref,de quoi donner le tournis au plus gaillards des profs,acculés à concevoir pour chaque œuvre un projet didactique et réconcilier les élèves avec la lecture.Mais,s’évertueraient-ils à le faire qu’ils ne le pourraient pas .Tellement les élèves sont rebutés aussi bien par le nombre des œuvres que par leur contenu complétement éculé,comme c’est le cas de celui de La boite à merveilles.Peut-etre préféreraient-ils lire de jeunes écrivains qui comprennent mieux leurs préoccupations comme Fouad Laroui,Mohamed Nedali dont les œuvres font florès actuellement.
Aussi faut-il signaler que si le taux de réussite au bac est alarmant,c’est à cause du niveau lamentable des élèves en langue française et surtout à cause du système d’évaluation qui doit-etre révisé,en ayant recours à des experts en docimologie pour qu’on puisse éviter les graves erreurs de formulation des items qui ont été légion dans l’épreuve de première année,session de juin 2008,si bien que les élèves ont en ont sérieusement pati,d’autant plus que leur niveau de langue laisse beaucoup à désirer comme en témoigne l’extrait d’une copie d’un candidat au bac auquel on a demandé de réfléchir à la question du devoir, en partant de la conception d’Antigone et de Créon :
« le roman antigone ces un roman importante qu’on vois de deus personnalité deferente antigone et son oncle creo qui nous explique qui ce que la personalite forte meme si à déférence avec la mort … »(sic)
Référence(s) :
Texte de mon cru,commis au lendemain de l'épreuve du français de l'académie de Rabat(session de juin 2008)
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