Proposé par Hela Hamdouni
Durant les trente années de son pouvoir autocratique, Bourguiba avait pratiqué une politique ouvertement régionaliste, les régions qui l’appuyaient étaient favorisées et celles qu’il soupçonnait d’opposition étaient marginalisées.
« L’entourage de Bourguiba, à sa grande satisfaction, avaient orienté les investissements de l’Etat vers sa région natale. Deux facultés de médecine à 20 km l’une de l’autre, plusieurs facultés dont l’unique faculté de médecine dentaire et l’unique faculté de pharmacie pour toute la Tunisie, des centres hospitalo-universitaires, un aéroport, une radio régionale, un chemin de fer électrifié reliant les diverse agglomérations de la région, etc. Son successeur, Ben Ali, a continué dans le même sens puisqu’il était aussi originaire de la même région : prolongement de l’autoroute Tunis-Hammamet, un nouvel aéroport à 50 km du premier, chemin de fer Kalaa Sghira-Msaken, etc. » (Bouazizi, 2012)
«En Tunisie, les régions intérieures ont été transformées en régions administrées, et là les gens ne font rien pour trouver les solutions à leurs problèmes. Ils n’ont pas été encadrés, ni accompagnés pour être créatifs. Les régions intérieures ont été, de tout temps, gérées à travers une vision centralisatrice, qui n'encourage aucune initiative privée et qui ne faisait qu’encourager l'exode rural» (Rmili, 2011)
Les régions intérieures, bien que fournisseuses de richesse nationale au bénéfice de tout le pays, ont été marginalisées par les gouvernements destouriens successifs. Les raisons étaient politiques et résultant d’un cercle vicieux. Les céréales du nord, les produits agricoles de la partie Ouest du pays, les phosphates du sud, et l’eau du centre vont vers les côtes pour l’exportation ou pour la consommation locale.
- Les principales conséquences du modèle de développement centralisé :
Difficultés de financement des PME et des jeunes promoteurs ;
Insuffisance de la compétitivité des entreprises, notamment au titre de la productivité du travail, du faible contenu technologique du système de production, du manque d’innovation et de la dichotomie entre les systèmes on shore et off shore ;
Amplification du secteur informel et augmentation de la concurrence déloyale
Faiblesse de l’infrastructure particulièrement dans les régions défavorisées au niveau du réseau routier, de la communication et des zones industrielles ;
Absence de l’initiative et de l’esprit d’entreprise ;
Dégradation de la qualité de vie à cause d’un manque manifeste des services collectifs ;
Absence d’autonomie des structures régionales et limite des moyens financiers et des ressources humaines ;
Forte centralisation du système de prise de décision et absence de transparence au niveau de l’allocation des ressources budgétaires notamment au titre des investissements publics ;
Dégradation des ressources naturelles et émergence de graves problèmes environnementaux ;
Fort déséquilibre en termes de répartition des entreprises et de l’investissement privé et inefficacité relative des structures d’appui et du système d’incitation ;
Existence de difficultés au niveau de la répartition des ressources publiques dans les régions à cause du :
o «retard initial » relatif aux insuffisances au niveau de l’infrastructure, des ressources naturelles et des moyens humains ;
o « la vulnérabilité économique » relative aux activités économiques exposées aux aléas climatiques et à la conjoncture ;
o « la vulnérabilité sociale » sujette à des conditions sociales difficiles et précaires (taux de pauvreté élevé, analphabétisme, chômage) et qui nécessite des besoins en investissements urgents dans les secteurs sociaux concernés (éducation, santé).
Qu’elles sont les solutions efficaces pour sortir de ce problème de centralisation ?
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