Il ya effectivement eu dans les débuts de la philosophie africaine contemporaine un fort accent sur l'idée de la reconnaissance. Il s'agissait en effet de réagir contre les thèses européo-centristes sur l'infériorité du Noir (Hegel, Kant, Gobineau, Lévy-Bruhl...). La première réaction des penseurs a été à partir de la publication par Placide Tempels (Missionnaire Néerlandais...) de La philosophie bantoue autour de 1948, de montrer que l'Africain est "aussi" un homme à part entière et de fait a une philosophie qui est véhiculée dans les mythes, les contes, les épopées et les parémies... Plusiers penseurs se sont insurgés contre cette logique du "moi aussi" (Martien Towa, Eboussi Fabien, Paulin Hountondji ou encore Njoh-Mouelle Ebenezer) pour donner une lectire critique à cette afirmation de la reconnaissance.
Le contexte ayant évolué, il semble que la philosophie africaine tente de dépasser cette logique qui la réduit à l'idée de la reconnaissance par l'occident de sa "philosophicicté" et donc de son humanité. S'il y a encore des penseurs qui s'inscrivent dans cette logique, il ne semble pas opportun d'y consacrer davantage d'énergie, car le principe même de la reconnaissance confirme l'idée d'infériorité, puisque celui qui doit reconnaître est sensé être mieux outillé pour élever l'autre à sa hauteur ou à sa mi hauteur.