L'histoire des salaires des travailleurs de Côte d'Ivoire est-elle en train d'être réécrite? Tout porte à le croire. Car des informations fiables indiquent que les discussions qui se déroulent depuis quelques jours, entre l'administration ivoirienne et les centrales syndicales d'une part et les employeurs et les centrales syndicales d'autre part, sur la revalorisation des salaires et sur le relèvement du Smig sont très avancées. Concernant le secteur privé, presque toutes les doléances soumises par les centrales syndicales ont trouvé une réponse favorable auprès du président Jean Kacou Diagou. Selon des sources très informées, sur la base de la cherté de la vie, le patronat ivoirien a pris l'engagement de proposer un Smig qui soit en conformité avec la réalité ivoirienne. Ainsi, le Smig pourrait passer du simple au double comme ce fut le cas au Togo. De 36.000 F cfa, le Smig devrait atteindre 72.000 F cfa. Quant à la revalorisation des salaires, les préoccupations n'étant pas les mêmes dans tous les secteurs d'activités, employeurs et syndicalistes ont convenu de statuer au cas par cas, afin de trouver un barème qui convienne à tous. Concernant cette nouvelle histoire salariale des travailleurs de Côte d'Ivoire, il est bien de dire que syndicalistes et employeurs entendent jouer la carte de la prudence pour éviter des grincements de dents. Car, comme l'a dit une source, le patronat ivoirien, conscient des difficultés auxquelles sont confrontés les travailleurs veut permettre aux ressources humaines, pourvoyeuses de richesses, d'oublier les énormes sacrifices et efforts consentis jusque là. Du côté de l'administration, si les centrales syndicales Ugtci, Fesaci et Dignité pensent qu'elles n'ont pas toutes les cartes pour crier victoire, elles ont cependant le sourire aux lèvres. En effet, depuis le 28 juillet que ces centrales syndicales discutent avec les ministères dont ceux du Plan et du Développement, de la Fonction publique et de l'Emploi, les choses évoluent. Même si de la résistance est faite au sein de certains services du ministère de la Fonction publique et de l'Emploi, le ministre Hubert Oulaye, a indiqué une source, ne ménage aucun effort pour descendre dans l'arène pour arracher des points pour le compte des syndicalistes. Ces aides ont été très appréciables pour les syndicalistes dont le souhait est de faire comprendre au président Laurent Gbagbo et à son Premier ministre Soro Guillaume qu'il est temps que les travailleurs soient supportés par l'Etat. Leur prise de position lors de certaines réunions a payé, car une source indique que le salaire le plus bas à la Fonction publique sera désormais de 110.000 F cfa. A cela, il faut ajouter le réajustement du salaire des fonctionnaires prévu pour l'année 2009. Toute chose qui signifie qu'au 1er janvier 2009, les salaires des fonctionnaires de Côte d'Ivoire seront revus à la hausse. L'année 2009 se présente donc comme une année charnière pour les travailleurs ivoiriens. Toutefois, des doléances restent encore en suspens du fait des vacances des membres du gouvernement Soro. Aussi, les syndicalistes craignent-ils que le gouvernement ne se serve de cette disposition pour « violer» la date butoir des négociations prévue pour le 30 août 2008. Le non respect de cette date, ont averti des membres influents des centrales syndicales, pourrait entraîner des mouvements de protestations. Car, ont-ils dit, les travailleurs attendent avec impatience les résolutions des discussions à la date indiquée.
Référence(s) :
Source : Soir Info n° 4190 du Mercredi 20 Août 2008
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