Le terme andragogie est utilisé comme synonyme de formation des adultes. Ce néologisme est forgé sur le modèle de pédagogie, le mot pédagogie étant emprunté au grec paidagogia, composé de paidos, "enfant", et "agogos", conduire (le pédagogue étant étymologiquement l'esclave chargé de conduire un enfant à l'école). De la même façon a été inventé le terme andragogie, à l'aide de la racine anêr (andros), signifiant "l'homme", "l'être humain de sexe masculin". Etymologiquement, "andragogie" ne renverrait donc qu'à une formation de l'homme par opposition à la femme. Cette équivoque sémantique, ainsi que l'emploi généralement jargonnant du terme, rend son usage problématique. L'utilisateur de la langue soucieux de se faire comprendre lui préfère l'expression "formation pour adulte".
La formation des adultes a connu un essor important depuis les années 1980 grâce au développement de la formation continue avec les notions de « formation permanente » et de « reconversion », à la fois sous l'impulsion sociale (possibilité d'évoluer dans l'entreprise), patronale (flexibilité) et en raison du chômage.
La formation des adultes se différencie de la pédagogie ("éducation des enfants"). En effet, l'adulte n'a pas la même capacité de mémorisation (il n'a plus l'habitude d'apprendre par cœur), il n'accepte pas les idées toutes faites et a besoin d'être convaincu (il a l'esprit moins malléable et beaucoup de préjugés) ; de plus, l'apprentissage est une remise en cause de ses certitudes, ce qui est parfois mal perçu. Par contre, l'adulte dispose d'une expérience, sur laquelle on peut s'appuyer, et d'un esprit critique plus développé.
L'adulte a besoin
• de savoir où il va pour assimiler : le sujet doit être introduit, les objectifs pédagogiques rigoureusement annoncés, il faut mettre en avant le lien logique entre les différentes phases de la formation ;
• de comprendre les raisons de la formation pour être motivé : les actions doivent êtres justifiées et acceptées par les apprenants
• et de s'appuyer sur son expérience pour se retrouver : la connaissance doit sembler surgir des connaissances passées, être une adaptation de ce qui est déjà connu ; l'enseignement doit être interactif.
Les techniques s'appuient souvent sur la participation active de l'apprenant, sous la forme de bilans personnels (bilan de compétences, bilan professionnel), d'échanges interactifs (« qu'en pensez-vous ? »), de mises en situation (jeux de rôles, à ne pas confondre avec l'activité ludique) et de retours d'expériences.
On peut aussi penser que, sur nombre de points précités, les besoins des adultes ne diffèrent pas fondamentalement de ceux des adolescents mais qu'ils sont simplement plus visibles. C'est ce qui a conduit à encourager le retour des adultes apprenants à l'école dans le cadre de la formation récurrente. Dans l'enseignement universitaire, cette démarche a plutôt bien fonctionné. Dans le secondaire, elle suscitait de grands espoirs : le contact entre adultes ayant pris conscience de la nécessité de se former et jeunes en difficulté manquant de repères sur la valeur de la formation aurait pu être bénéfique pour tous. Dans les faits on a constaté que le fonctionnement des établissements secondaires, le contenu des enseignements n'était pas adapté aux adultes en reprise de formation.
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