Voila C'est pas des papiers en regle mais a la pharmacie de Karl Valentin
à la pharmacie
par Karl Valentin
pièce en un acte
les personnages: Valentin, Karlstadt
VALENTIN: -Bonjour, Monsieur le pharmacien.
KARLSTADT: -Bonjour, monsieur, vous désirez?
VALENTIN: -Ben, c'est difficile à dire.
KARLSTADT: -Ah! ah!, sûrement un mot latin?
VALENTIN: -Non, non, je l'ai oublié
KARLSTADT: -Bon, on va bien le retrouver, vous n'avez pas d'ordonnance?
VALENTIN: -Non!
KARLSTADT: -Qu'est-ce que vous avez?
VALENTIN: -Eh bien, c'est l'ordonnance, c'est l'ordonnance que je n'ai pas.
KARLSTADT: -Non, je veux dire, vous êtes malade?
VALENTIN: -D'où vous vient cette idée. Est-ce que j'ai l'air malade?
KARLSTADT: -Non, je veux dire, le médicament est-il pour vous ou pour une autre personne?
VALENTIN: -Non, pour mon enfant.
KARLSTADT: -Ah bon, pour votre enfant. C'est votre enfant qui est malade. Qu'est-ce qu'il a, cet enfant?
VALENTIN: -L'enfant, c'est sa mère qu'il n'a pas.
KARLSTADT: -Ah, l'enfant n'a pas de mère?
VALENTIN: -Si, mais pas une vraie mère.
KARLSTADT: -Ah bon, l'enfant a une belle-mère.
VALENTIN: -Oui, oui, hélas, la mère est belle, mais ce n'est pas la vraie et c'est pour ça qu'il aura pris froid.
KARLSTADT: -Il tousse, cet enfant?
VALENTIN: -Non, il crie seulement.
KARLSTADT: -Peut-être a-t-il des douleurs?
VALENTIN: -Possible, mais c'est compliqué. L'enfant ne dit pas où ça lui fait mal. Sa belle-mère et moi, on se donne la plus grande peine. Aujourd'hui j'ai dit à l'enfant: si tu dis bien gentiment où ça te fait mal, plus tard tu auras une belle moto.
KARLSTADT: -Et puis?
VALENTIN: -L'enfant ne le dit pas, il est complètement borné.
KARLSTADT: -Quel âge a-t-il donc, cet enfant?
VALENTIN: -Six mois.
KARLSTADT: -Voyons, à six mois un enfant ne sait pas encore parler.
VALENTIN: -Ça non, mais il pourrait tout de même montrer où il a des douleurs, si un enfant sait crier comme ça, il devrait pouvoir montrer où se trouve le foyer de la maladie, pour qu'on le sache.
KARLSTADT: -Peut-être qu'il a toujours les doigts dans la bouche?
VALENTIN: -Oui, exact!
KARLSTADT: -Alors, c'est qu'il est sur le point d'avoir ses premières dents.
VALENTIN: -Les avoir de qui?
KARLSTADT: -De la nature.
VALENTIN: -De la nature, c'est bien possible, mais alors il n'a pas besoin de crier, parce que quand on va avoir quelque chose on ne crie pas, on se réjouit. Non, non, l'enfant est malade et ma femme a dit: va à la pharmacie et rapporte ...?
KARLSTADT: -De la camomille?
VALENTIN: -Non, c'est pas quelque chose qui se boit.
KARLSTADT: -Peut-être a-t-il des vers, l'enfant?
VALENTIN: -Non, non, on les verrait.
KARLSTADT: -Non, je veux dire, à l'intérieur.
VALENTIN: -Ah bon, à l'intérieur, là on n'a pas encore regardé.
KARLSTADT: -Ah, mon cher monsieur, c'est une affaire difficile pour un pharmacien
quand on ne lui dit pas ce que veut le client!
VALENTIN: -Ma femme m'a dit, si je ne sais plus le nom, je dois vous donner le bonjour de l'enfant, de ma femme plutôt, et l'enfant ne peut pas dormir, il est toujours terriblement agité.
KARLSTADT: -Agité? Mais alors prenez un calmant. Le mieux peut-être : Isopropilprophemilbarbituracidphénfldiméthildimenthylaminophirazolon.
VALENTIN: -Vous dites?
KARLSTADT: -Isopropilprophemilbarbituracidphénildiméthildimenthylaminophirazolon.
VALENTIN: -Comment ça s'appelle?
KARLSTADT: -Isopropilprophemilbarbituracidphénfldiméthildimenthylaminophirazolon.
VALENTIN: -Ouiii! C'est bien ça! Si simple et on n'arrive pas à s'en souvenir!
Ce texte est extrait du Théâtre complet de Karl Valentin, traduit par Jean-Louis Besson et Jean Jourdheuil et publié en quatre volumes aux Éditions Théâtrales. "Le Bastringue et autres sketches", "La Sortie au théâtre et autres textes", "Vol en piqué dans la salle", "Le Grand Feu d'artifice".
Cette pièce est très bien :D Nous croyons que nous lions la faire avec ma chère voisine ! Juste une questions:
"Est ce que nous pouvons utiliser un autre nom de médicament que nous improviserons en scène ?"
Merci de répondre!
Mes chères condoléances
Nicolas.
Bonjour je m'appelle Pauline j'ai 12 ans et je fais du théâtre au collège le mardi soir à 18h et ma professeur de français nous a demandé de trouver une pièce de théâtre pour 2 personnes, j'ai regardé sur quelques sites mais hélas ce n'est pas terrible ma grande soeur mon prêté des livres mais les pièces ne sont pas très rigolotes . Bravo pour votre pièce elle est très bien, et si je ne trouve rien d'autre je prendrais celle-ci.
Bonjour
je m'appelle Nawres et j'ai 11 ans, je fais du théâtre, ben la maitresse de l'école nous a dis faut que vous faites une pièce de théâtre comique, j'ai bien cherché sur beaucoup de site, et ma grande soeur aussi m'a prêté des livres, mais hélas est vraiment drole et rigolante
bravo pour celui ou celle qui a créer cette pièce de théâtre
Bonjour je suis au collège et je fais du théâtre en dehors du collège et j'ai lu cette pièce je l'adore et elle est comique e plus j'ai réussi à la jouer toute seul car personne chez moi veut faire du théâtre avec moi et au bout d'un moment j'ai réussi à prononcer le nom du médicament à toute vitesse mis au début c'est difficile.
Bonjours,
je suis trés reconnaissante pour ce que vous avez fait sur cette piéce. Ou vous parler d un médecin et d'un enfant ses fantastique et sa été un plaisirs de la lire continuer a en faire d'autre vous ete très doué(e).Je vous souhaite du courage a en crée d'autre .MERCI
Je ne connais que celle ci:
Situation : Des personnes font la fête. Il y a un chef qui parle. Le diable entre, regarde et rigole méchamment. Une corde imaginaire.
Diable : Ha, Ha, Ha, ...
Chef : Mais qui êtes-vous ?
Diable : Moi ? Je suis le diable.
(Le chef regarde les autres et puis le diable, et rigole.) Chef : Mais nous ne croyons pas au diable !
Diable : Vous ne croyez pas au diable ! Ha, Ha, Ha, Moi non plus. (Le chef consulte les autres.)
Chef : Mais nous ne croyons pas à la corde du péché.
Diable : Vous n’y croyez pas. Moi non plus Ha, Ha, Ha...
(Le diable donne un bout de corde au chef. Il commence à faire le tour du groupe et il les noue. Le groupe commence à paniquer.)
Chef : Mais, que faites-vous maintenant ?
Diable : Moi ? c’est l’esclavage. (Le chef regarde le groupe et parle avec crainte.)
Chef : Mais nous ne croyons pas à l’esclavage.
Diable : Ha, Ha, Ha, Ha, Ha, Ha, Ha, Ha, Ha ........ Moi non plus...
(Le diable tire la corde et tout le groupe vient vers lui. Le groupe panique de plus en plus.)
Chef : Mais où nous emmenez-vous ?
Diable : En enfer.
Chef : Mais nous ne croyons pas à l’enfer.
Diable : Moi non plus.
Le diable tire le groupe vers lui (l’enfer) avec des cris d’horreur.
Hého y'a quelqu'un? moi jen ai encore une:
Le moral dans les chaussettes
Un ...................... Bonjour docteur, je viens vous voir parce que ça ne va pas fort.
Deux .................. Comment ça ?
Un ..................... J’ai le moral dans les chaussettes.
Deux .................. Hé bien dites-donc !
Un ...................... N’est-ce pas.
Deux .................. Sont-elles propres ?
Un ...................... Quoi donc ?
Deux .................. Vos chaussettes.
Un ...................... Oui... enfin je crois.
Deux .................. Vous devriez vous en assurer.
Un ..................... Pourquoi, c’est important ?
Deux .................. Non ce n’est pas important, c’est primordial !
Un ...................... Attendez je regarde.
Deux .................. Sentir serait plus prudent.
Un ...................... D’accord, je regarde et je sens. (
Il s’exécute
) Ça ne sent pas mauvais.
Deux .................. Faites voir.
Un ...................... Vous voulez goûter... enfin sentir... tenez (
Il met ses pieds sur le bureau
).
Deux .................. Ho là là !
Un ...................... Qu’est-ce qui se passe ?
Deux .................. Et vous mettez votre moral là-dedans.
Un ...................... Oui... enfin c’est une façon de parler.
Deux .................. Hé bien je comprends qu’il ne soit pas au mieux de sa forme.
Il retire ses pieds.
Un ...................... Je vous dis que c’est une façon de parler ! J’ai une baisse de moral si vous préférez.
Deux .................. Ha oui, et à force de baisser, il est tombé... dans vos chaussettes. Ça revient au même.
Un ...................... Oui.
Deux .................. Sauf que vous n’êtes pas responsable.
Un ..................... Je ne vous suis pas.
Deux .................. Il y est tombé tout seul.
Un ...................... Comment ?
Deux .................. Votre moral, dans vos chaussettes... il y est tombé tout seul ?
Un ..................... Je ne sais pas.
Deux .................. Vous ne savez pas ! Avez-vous mis délibérément votre moral dans vos chaussettes ?
Un ...................... Bien sûr que non !
Deux .................. Donc il s’y est fourré tout seul. C’est logique.
Un ...................... Vu sous cet angle oui.
Deux .................. Ce n’est donc pas vous qui êtes malade, c’est lui.
Un ...................... Lui qui ?
Deux .................. Votre moral.
Un ...................... Ah bon, et de quoi souffre t’il ?
Deux .................. A vu de nez, masochisme, crise existentielle, problème de cohabitation avec votre ego...
Un ...................... Ho là là ! Et ça se soigne ?
Deux .................. Ça peut, mais je vous le déconseille. Ça va vous coûter trop cher, et ce n’est pas pris en charge
par la sécu.
Un ...................... Pourquoi ?
Deux .................. Parce qu’il n’est pas inscrit... Vous avez pensé à le mettre dans la liste de vos ayants droit.
Un ...................... Non.
Le moral dans les chaussettes : Franck Martinière
29/02/2008
Page n°2
Deux .................. Hé bien voilà ! De toutes façons personnes n’y pense.
Un ...................... Personne ne me l’a dit non plus.
Deux .................. C’est vrai qu’ils n’en parle pas beaucoup. Enfin...
Un ...................... Qu’est-ce que vous me conseillez ?
Deux .................. Changez le !
Un ...................... C’est possible ?
Deux .................. Bien sûr !
Un ...................... Là vous m’intéressez drôlement, mais comment fait on ?
Deux .................. Il y a deux solutions : l’officielle et l’autre.
Un ...................... Moi je suis quelqu’un de droit, je préfère l’officielle.
Deux .................. La méthode officielle, c’est la greffe.
Un ...................... La greffe ?
Deux .................. Oui... Seulement ça peut être très long, il faut s’inscrire sur une liste d’attente...
Un ...................... Ensuite ?
Deux .................. Il faut attendre.
Un ...................... Quoi ?
Deux .................. Qu’un moral se libère... Et pour qu’un moral se libère, il faut soit que son propriétaire décède,
soit que, comme vous, il souhaite s’en débarrasser.
Un ...................... Pourquoi faut-il attendre, il y a plein de gens qui meurent tous les jours.
Deux .................. D’accord, mais il faut qu’il soit compatible. Si l’on vous greffe un moral de vieux, vous n’allez
pas vous entendre, si l’on vous greffe le moral d’un hyper actif, c’est vous qui allez tomber
malade... Il y a plein d’exemple comme ça.
Un ...................... Je pourrais peut-être passer une annonce, pour faire un échange ?
Deux .................. Ça c’est interdit !
Un ...................... Pourquoi ?
Deux .................. Il y a eu des abus. Les gens changeaient de moral pour un oui pour un non. Certains avaient été
jusqu’à créer des clubs échangistes.
Un ...................... Evidemment, de nos jours tout est perverti.
Deux .................. Vous avez raison, mais que voulez-vous...
Un ...................... Et la solution officieuse ?
Deux .................. Là c’est plus délicat.
Un ...................... S’il vous plaît docteur.
Deux .................. C’est bien parce que c’est vous.
Un ...................... Merci, je vous revaudrais ça... Alors, c’est quoi ?
Deux .................. Le vol.
Un ...................... Le vol ?
Deux .................. Oui.
Un ...................... Comment fait-on pour voler un moral ?
Deux .................. Ecoutez, ça me gène un peu...
Un ...................... Allez soyez chic !
Deux .................. Bon tout ceci doit rester strictement confidentiel.
Un ...................... Bien entendu docteur.
Deux .................. A la moindre fuite, je serais obligé de vous faire porter le chapeau.
Un ...................... Je comprend.
Deux .................. Alors voilà, pour voler un moral il faut tout d’abord mettre le propriétaire en confiance.
Le moral dans les chaussettes : Franck Martinière
29/02/2008
Page n°3
Un ...................... Oui.
Deux .................. N’ayez pas peur d’être admiratif, flatteur. Intéressez vous à lui, à sa vie, à son œuvre... s’il en a
une. Ensuite, lorsque vous avez bien amorcé le dialogue, il faut chercher la faille.
Un ...................... Comment ça ?
Deux .................. Il faut chercher le point faible, mental j’entend, de votre interlocuteur.
Un ...................... Et s’il n’en a pas.
Deux .................. Impossible, tout le monde en a un.
Un ...................... Du genre ?
Deux .................. Complexe de supériorité, d’infériorité, par rapport aux femmes, aux hommes...
Accoutumances à toutes sortes de choses : drogues, sucreries, tabac...
Un ...................... Je vois...
Deux .................. Lorsque vous tenez le point faible, il faut l’utiliser pour déstabiliser le moral de votre
adversaire.
Un ...................... C’est rudement bien présenté.
Deux .................. Le moral, une fois déstabilisé, n’aura qu’une envie : se barrer. A vous maintenant de l’attirer
vers vous.
Un ...................... Et comment fait-on ?
Deux .................. C’est ni plus ni moins de la séduction. Mais attention, il ne faut pas que votre interlocuteur s’en
rende compte... sinon il pourrait prendre ça pour lui... et là dieu seul sait ce qui peut se passer.
Un ...................... Vous avez l’air d’en connaître un rayon docteur. Vous en avez volé souvent ?
Deux .................. Moi, jamais ! Pour qui me prenez vous. Mais j’ai fait une thèse sur le sujet.
Un ...................... Ah oui, ça explique tout. Quand même, vous êtes drôlement fort !
Deux .................. C’est mon métier.
Un ...................... Je suis sûr que vous avez eu une super note à votre thèse, moi vous m’avez scotché.
Deux .................. Vous avez l’air d’aller mieux.
Un ...................... Grâce à vous docteur, c’est grâce à vous. Tout a l’air si simple quand on vous écoute...
Deux .................. Ah oui...
Un ...................... C’est vrai, on se demande pourquoi il y a des gens qui vont mal... pourquoi certains se
suicident... C’est sûrement parce qu’ils ne vous ont pas consulté.
Deux .................. Voyons...
Un ...................... Si, si j’insiste. Je suis persuadé que vous n’avez jamais eu de suicide parmi vos patients...
Un silence.
Deux .................. Ecoutez, nous allons peut-être en rester là pour aujourd’hui.
Un ...................... Pourquoi, j’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? Vous avez eu des suicides ?
Deux .................. Oui j’ai eu des suicides ! Maintenant au revoir monsieur.
Un ...................... Je disais pas ça pour vous faire de la peine...
Deux .................. C’est bon...
Un ...................... Au contraire, comme vous m’avez redonné la pêche, j’avais plutôt envie de...
Deux .................. Laissez moi, j’ai du travail.
Un ...................... Ok, ok, au revoir docteur.
Deux .................. C’est ça au plaisir.
Un sort. Deux utilise l’interphone.
Deux .................. Marie, pouvez-vous m’apporter un antidépresseur je vous pris ?... Non c’est pour moi, je n’ai
plus le moral...
Un fait irruption dans le cabinet et jette ces chaussettes sur le bureau.
Un ...................... Au fait docteur, je vous fait cadeau des chaussettes, ça pourra vous être utile.
Fin