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Un statut d'une entreprise de netoyage Biereau

Question de juvenal D. le 11/08/2009 à 08h30
Dernière réponse le 25/11/2009 à 08h47
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Je suis Congolais de la republique Democatique du Congo, J'habite L'ITURI dans la province Oriantale toujour en RDC. Je cherche à crée une entreprise de netoyage Imeuble et Bureaux. Je sible fournir mes services aux Agances des Nations Unies et la Mission de l'Organisations des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC). Ainsi j'aime avoir un statut doter d'une personnalié juridiqueet et des reglements,l'acte constitituf de cette entreprise priveé organisant un groupe privé de netoyage, Nomé L'Unovation le monde de propreter. Je souhaite avoir la reponse le plus repudement que posible. DJAFARI JUVENAL Mobile: +243 81 013 76 41
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1 réponse pour « 
Un statut d'une entreprise de netoyage Biereau
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Réponse de juvenal D.
Le 25/11/2009 é 08h47
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L’ITURI OU LA GUERRE AU PLURIEL DJAFARI Juvénal Interpréter de la MONUC/ Aéroport de BUNIA Mobile : (+243) 81 013 7641 E-mail : juvenal@un.org juvenal2009@yahoo.fr Résumé de l'article. Plan de l'article • Chronologie d’un conflit oublié • Une guerre dans la guerre • L’Ituri ou la sédimentation des conflits — Un antagonisme de longue durée — La violence du commerce • Bibliographie De 1999 à 2004, le lointain district de l’Ituri, bordant les frontières ougandaise et soudanaise, a connu ce que les Ituriens eux-mêmes appellent une « guerre tribale » opposant Lendu et Hema, avec l’appui et l’interférence de forces étrangères plus ou moins visibles. Ressemblant plus à un « système de guerres » qu’à une guerre unique, le conflit iturien est un « entrelacs » de luttes qui ont fait environ 50 000 morts de 1999 à 2003 et environ dix fois plus de déplacés. Cet article n’a pas la prétention de démêler cet « entrelacs » de luttes mais, plus modestement, son objectif vise à retracer succinctement l’événementiel de la violence à l’œuvre dans cette zone congolaise depuis six ans et de mettre en évidence la sédimentation des conflictualités locales qui rend illusoire toute paix imposée. CHRONOLOGIE D’UN CONFLIT OUBLIE Le district de l’Ituri [2], qui compte entre 3,5 et 5,5 millions d’habitants, ne s’est pas embrasé brutalement mais progressivement, presque méthodiquement selon les témoignages des populations locales. Tout a débuté par un conflit ultra-local, dans un des cinq territoires du district. Le territoire de Djugu était, au plan agricole, le plus riche du district et, au plan ethnique, le plus complexe. La géo-ethnie des Hema [3] et des Lendu [4] y était tellement imbriquée qu’il était quasiment impossible de différencier leurs territoires : des collectivités hema comportaient des populations lendu et vice-versa. À l’époque coloniale, les Belges avaient créé, dans cette zone d’altitude et donc bien arrosée, de nombreuses fermes ainsi que la plus grande des missions catholiques du district, la mission de Fataki. Lors de la « zaïrianisation» de l’économie, les propriétaires belges conservant des intérêts dans l’ancien Congo devenu Zaïre ont confié leurs exploitations agricoles à des gérants hema dans l’espoir d’en reprendre possession une fois cette lubie mobutiste passée de mode. Or, la « zaïrianisation » a duré et les Hema ont fait enregistrer ces propriétés – dont les ouvriers agricoles étaient le plus souvent des Lendu – en leur nom. Les concessionnaires hema ont mené une politique d’accaparement des terres en soudoyant les autorités locales. En effet, selon la législation congolaise, un titre de propriété non contestée pendant deux ans devient incontestable. Le service du cadastre et le tribunal de grande instance de Bunia étant au service du plus offrant, de nombreuses malversations foncières ont eu lieu dans les années 1990, permettant aux concessionnaires hema d’agrandir leurs propriétés aux dépens des Lendu Pitsi du territoire de Djugu. Cet accaparement était, du reste, facilité par le fait que la plupart des paysans lendu étaient illettrés et n’avaient les moyens ni financiers ni intellectuels de contester les titres fonciers qui leur étaient opposés. La police et le reste de l’administration dominées par les Hema n’ont pas joué le rôle d’arbitre impartial qui aurait dû être le leur et les quelques contestations foncières parvenues devant le tribunal local ont tourné à l’avantage des propriétaires. Structurelle en RDC, la corruption de l’administration et de la justice locales a permis aux tensions entre ces deux tribus de « gonfler » au point d’aboutir à un conflit ouvert (dans la mémoire locale, le premier « fait de guerre » fut le massacre d’un groupe de Hema se rendant à un mariage). Épicentre de la guerre tribale, le conflit foncier du territoire de Djugu a vite révélé son potentiel de contagion en gagnant la zone d’Irumu où vivaient des Hema et Lendu méridionaux. Dans ce territoire, les zones hema et lendu sont plus homogènes que dans le Djugu, au point qu’il est possible de distinguer de véritables « blocs géo-ethniques ». L’arrivée des réfugiés lendu et de leurs récits de combats ont vite ravivé les anciennes plaies et conduit les deux groupes à épouser les causes de leurs cousins du nord. Selon un processus dont l’histoire reste à faire, quatre milices ethniques (voir tableau 1, page ) se sont structurées en fonction des affiliations claniques traditionnelles (l’UPC pour les Hema nord et le PUSIC pour les Hema sud, le FNI pour les Lendu nord et le FRPI pour les Lendu sud [5]) et, à partir de 2001, les affrontements entre Lendu et Hema se produisaient quotidiennement dans les deux territoires centraux du district, entraînant dans leur sillage de violence d’autres ethnies comme les Bira et les Alur. En effet, l’Ituri compte 18 ethnies et la plupart d’entre elles ne sont pas impliquées dans le conflit Hema/Lendu, sauf à titre de victimes. Tableau 1 Les groupes armés en Ituri Nom Caractéristiques UPC Union des patriotes congolais. Groupe armé des Hema septentrionaux (encore appelés Gegere), dirigé par Thomas Lubanga, ce groupe a fait l’objet d’une scission en 2003. PUSIC Parti pour l’unité et la sauve garde de l’intégrité du Congo. Groupe armé des Hema méridionaux, dirigé par le chef Kahwa. FNI Front des nationalistes intégrationnistes. Groupe armé des Lendu septentrionaux, dirigé par Njabu. FRPI Front de résistance patriotique de l’Ituri. Groupe armé des Lendu méridionaux (aussi appelés Ngiti), dirigé par plusieurs «commandants» aux dénominations changeantes. FAPC Forces armées du peuple congolais. Groupe armé sans base ethnique, dirigé par le «commandant» Jérôme et situé au nord de l’Ituri. APC Armée populaire congolaise. Branche armée du RCD/ML. FDPC Forces populaires pour la démocratie au Congo. Groupe armé des Alur, dirigé par Thomas Ucala mais qui n’a ja mais fait la preuve de son effectivité. Cependant, les Bira, du fait de leur éclatement géographique, sont souvent pris entre deux feux et ont dû prendre fait et cause pour les Hema et les Lendu en fonction des rapports de force locaux. Victimes d’attaques lendu, les Alur ont créé leur propre milice d’autodéfense (le FPDC) qui n’a jamais réellement été opérationnelle. Par le biais des mouvements de population, ces affrontements se sont ensuite étendus vers le nord et le sud, aux territoires de Mahagi et de Mambasa. UNE GUERRE DANS LA GUERRE Ce conflit interethnique s’est présenté dès ses débuts comme une guerre dans la guerre ou plutôt comme l’embrasement d’un territoire qui était resté relativement en marge de la seconde guerre de RDC. Situé dans la Province orientale, alors zone d’influence de l’armée ougandaise (UPDF), le district de l’Ituri n’avait jusqu’en 1999 pas trop souffert de la seconde guerre de RDC et des combats entre les armées rwandaise et ougandaise. Installée à Bunia depuis 1998, l’UPDF a pris un parti pro-Hema dès le « gouvernorat » d’Adèle Lotsove (1999-2000) et elle s’est impliquée dans la répression contre les Lendu. Ainsi, dans le Djugu, des familles gegere ont payé un officier ougandais, le capitaine Kyakabale, pour mener des actions punitives contre les populations lendu occupant leurs concessions et arrêter l’administrateur du territoire qui s’opposait à ces familles. Mais cette position pro-Hema a vite été corrodée par l’attrait des activités lucratives (commerce de l’or, du poisson, ventes d’armes) qui l’ont conduite à jouer sur les deux tableaux et à devenir un « entrepreneur d’insécurité » (Perrot, 1999). Monnayant sa protection aux uns et aux autres, contrôlant des zones aurifères comme Mabanga, vendant des armes aussi bien aux Hema qu’aux Lendu, l’UPDF s’est comportée comme n’importe quelle milice et a multiplié les alliances locales au point d’en venir à des combats fratricides. L’UPDF a poussé la logique de collusion avec des forces locales si loin que des affrontements ont parfois opposé des militaires ougandais à d’autres militaires ougandais (Maindo Monga Ngonga, 2003). Travaillée par une logique de criminalisation, l’UPDF a été perçue comme le maître d’œuvre d’un conflit qui, tout en étant loin de Kinshasa, risquait de déstabiliser le processus de transition. L’Ouganda a alors été pointé du doigt par les chancelleries occidentales et sa présence dénoncée comme contraire aux accords de Sun City qui prévoyaient le retrait des troupes étrangères de RDC. Sous la pression internationale, le retrait rapide de l’UPDF, qui devait être remplacée par les Casques bleus de la MONUC (Mission des Nations Unies au Congo) [6], a créé à Bunia au début de 2003 un vide stratégique qu’ont cherché à remplir les Hema de l’UPC et les Lendu du FNI/FRPI – à ce moment devenus alliés de l’UPDF. La « bataille de Bunia » de mars à juin 2003 a alors valu à l’Ituri de bénéficier de l’attention des « faiseurs de news ». Pendant ces trois mois, Lendu et Hema ont pris et repris la ville, se livrant à chaque fois à des opérations d’épuration ethnique en bonne et due forme (les miliciens fouillaient les maisons à la recherche des membres de l’autre ethnie qu’ils exécutaient sur place). Incapable d’arrêter les combats en ville, le contingent de la MONUC (environ 200 hommes) a été secouru par une force militaire européenne, sous commandement français. D’une durée de trois mois, l’opération Artémis [7] a permis d’arrêter les combats en ville et de stabiliser la situation militaire. En desserrant l’étau des milices sur les Casques bleus, elle a permis un déploiement d’une brigade entière (environ 5000 hommes), dotée de moyens de combat largement supérieurs au contingent initialement envoyé. Le déploiement de cette brigade a eu un effet pacificateur de courte durée. Les batailles pour le contrôle de localités et les interventions étrangères ont été remplacées par des attaques – au début de faible ampleur – contre la MONUC et des exactions à l’encontre de la population civile (environ 60 morts à Katchele en octobre 2003). À la faveur de nouvelles livraisons d’armes, les accrochages entre milices ont repris au cours de l’année 2004, tout comme les attaques ethniques (à Lengabo en septembre 2004, les Lendu s’en sont pris aux Bira). C’est finalement une embuscade à Kafé, où neuf Casques bleus ont trouvé la mort le 27 février 2005 qui a provoqué un changement de politique de la MONUC. Après avoir longtemps préconisé un désarmement volontaire, la MONUC a fini par lancer un ultimatum aux milices qui avaient jusqu’au 1er avril, pour désarmer. À l’expiration de cet ultimatum, la MONUC a engagé une politique de démantèlement des camps de miliciens, i.e un désarmement forcé, politique qu’elle refusait obstinément auparavant. Ces années de guerre ont conduit à une déconnexion de l’Ituri avec les autorités centrales à Kinshasa mais aussi les autorités provinciales, plus proches, à Kisangani. Placée sous l’influence très directe (c’est-à-dire militaire) de l’Ouganda, l’Ituri a échappé à l’autorité de Kinshasa comme tout ou presque l’Est congolais, puis à l’autorité de Kisangani quand a été consommée la rupture entre les élites hema et le RCD/K de Wamba dia Wamba. Les ruines de l’État congolais en Ituri – dont la présence n’était guère impressionnante – ont été facilement emportées par la guerre. Les structures de l’administration territoriale ont de facto cessé d’exister avec la fuite et la mort de leur personnel, notamment du personnel d’encadrement qui s’est enfui quand il a pu par vagues successives vers le Sud (Béni au Nord-Kivu) et parfois le Nord (Aru près de la frontière ougandaise). Les responsables d’administrations n’ont eu le choix qu’entre rejoindre la rébellion ou la fuite. En outre, les moyens matériels ont été victimes de la rapacité des diverses milices : les affrontements dans les plus importantes localités du district se sont accompagnés de pillages en règle, voire de destruction pure et simple de la « ville » (Djugu, Fataki, Irumu, etc.). Les véhicules des administrations ont particulièrement « intéressé » les combattants. La disparition de l’administration nommée par Kinshasa s’ajoutant à la rupture des axes de communication routiers, les différentes milices se sont taillées des fiefs et ont nommé leurs « administrateurs » dans les territoires qu’ils contrôlaient. Ces milices – et plus spécifiquement l’UPC qui a dirigé, de facto, une grande partie de l’Ituri de 2000 à 2003 – ont souhaité remplir le vide administratif, c’est-à-dire imposer leur ordre et leur conception de la légalité. Milice ethnique qui se voulait un gouvernement en puissance, l’UPC a agi à l’instar des autres mouvements rebelles de l’Est congolais en nommant des ministres et une administration correspondante au point qu’on a parlé de « la républiquette d’Ituri » (Maindo Monga Ngonga, 2003). Pendant son « règne », en calquant le modèle administratif d’une province, elle a nommé des administrateurs de territoires, des policiers, des magistrats, des douaniers et entretenu des velléités de sécession sous l’œil bienveillant de l’Ouganda. De ce fait, l’ossature administrative est restée en place mais a été subvertie totalement par la milice dominante. La justice, la police, la douane, la mairie de Bunia, etc., étaient aux ordres de l’UPC et n’avaient pour seule tâche que d’alimenter les caisses de ce mouvement qui se voulait aussi « politique ». De 1999 à 2005, le conflit iturien s’est développé comme un cancer dont les innombrables métastases défient tout diagnostic. La guerre tribale est née dans un contexte régional troublé où la rivalité rwando-ougandaise battait son plein et où cette rivalité déclenchait dans la province orientale une âpre compétition pour le pouvoir entre Congolais (la Province orientale a été l’objet des convoitises du MLC, du RCD/K et du RCD/ML). Ceci explique la rapidité de la régionalisation de la « guerre tribale » avec l’implication de l’APC, de l’UPDF et d’intermédiaires plus ou moins déclarés du Rwanda. Le retrait de l’UPDF a coïncidé avec l’arrivée sur la scène guerrière d’un nouveau type d’acteurs – les Nations Unies –, qui ont modifié la donne en élevant les enjeux et en structurant la perception du conflit. Tout en reconnaissant les racines locales de la violence en Ituri, l’appareil d’analyse onusien qui a pour focus l’ensemble de l’Est congolais place au centre de cette violence les influences étrangères. À supposer qu’il soit correctement compris et décrypté, le rôle des « grands acteurs », à savoir les puissances nationales, a ainsi été surévalué. En 2003, l’idée prévalait que les affrontements ethniques étaient largement suscités et instrumentalisés par l’armée ougandaise et que son retrait ne pourrait avoir qu’un effet pacificateur, alors que ce fut précisément le contraire [8] ! Cette lecture du conflit iturien par les « intérêts de gouvernement » (qu’ils soient localisés à Kampala ou à Kinshasa) présuppose aussi une définition unitaire de ces derniers et une unité d’action sur le terrain militaire : or, le gouvernement ougandais a parfois été divisé sur les motifs de l’intervention en Ituri et l’armée ougandaise est loin d’être une structure à la discipline parfaite et aux intérêts convergents (les généraux qui la dirigent n’ont pas tous les mêmes affiliations politiciennes et commerciales). En Ituri comme aux Kivus, l’entrée en scène de la communauté internationale sous la forme des Nations Unies a conduit à minorer les causes locales du conflit pour mettre en avant ses causes internationales, par nature plus « diplomatisables », i.e plus faciles à appréhender et à traiter par la diplomatie onusienne qu’un conflit foncier ou commercial. Ainsi, dans le cas du conflit congolais, les principaux producteurs d’analyse se focalisent-ils sur le dévoilement des « manigances » des gouvernants de la région (en résumé les « 3 K »: Kinshasa, Kigali et Kampala) qui, au fil des crises, sont décrits comme autant de spoilers de la transition. Par nature plus difficilement identifiables car nécessitant une présence locale durable et une véritable compréhension des sociétés locales, la dynamique locale des conflits est, en revanche, moins souvent mentionnée par des analyses qui ont pour principal paradigme l’intérêt diplomatico-commercial des divers gouvernants de la région [9]. L’ITURI OU LA SEDIMENTATION DES CONFLITS Cette lecture « gouvernementaliste » du conflit iturien doit être équilibrée par une lecture locale au risque de ne pas en comprendre la persistance et de l’attribuer à l’effet d’auto-entretien de l’économie de guerre. L’Ituri est un district où plusieurs couches de conflictualité se sont déposées au fil de l’histoire et qui interagissent entre elles. S’inscrivant dans un antagonisme de longue durée, les tentatives d’accaparement foncier des propriétaires hema des années 1990 et leur enrichissement en bétail – grâce au développement de l’élevage soutenu par des coopérations étrangères bien intentionnées dans les années 1980-1990 – ont été l’étincelle qui a provoqué l’explosion. Un antagonisme de longue durée Le problème terrien ultra-local du territoire de Djugu n’est que l’expression d’une coexistence historiquement difficile entre Lendu et Hema, dans un territoire de l’ultra-périphérie congolaise. Ce qui transparaît à travers le conflit foncier de Djugu est la longue histoire d’inégalité socio-économique entre des Lendu peu éduqués, généralement paysans ou « gratteurs » dans les carrières d’or et des Hema qui avaient fréquenté l’école des missionnaires belges, monopolisaient l’administration locale et le commerce et avaient bénéficié de la zaïrianisation des exploitations agricoles des colonisateurs. Le développement tardif de l’Ituri (l’État congolais n’y a créé des écoles publiques qu’au début des années 1970) a eu un impact social ethniquement différencié, les Hema étant mieux positionnés pour bénéficier de l’indépendance et des retombées de la création d’une administration locale dans les années 1960-1970. Les mémoires locales dépeignent une relation inégalitaire dès ses débuts au XVIIIe siècle entre les pasteurs hema et les agriculteurs lendu, mais cette inégalité était tempérée par un système d’échanges mutuellement bénéfiques. Si les Hema qui avaient des « rois » ont subsumé les Lendu sans chefferie centralisée sous leur autorité, ils dépendaient d’eux pour une bonne partie de leur approvisionnement et des traces d’acculturation dans les deux groupes témoignent de l’intensité des échanges (Boga, dans le territoire d’Irumu, est une localité de Hema méridionaux cultivateurs tandis qu’on trouve des Lendu pasteurs). La coexistence des deux groupes aux territoires étroitement imbriqués s’était traduite, dans le passé, par plusieurs vagues d’affrontements en 1911, 1921, 1969, 1971, 1981 et 1992-1993. Ces moments de tension avaient donné lieu à des tueries de part et d’autre, tueries qui hantent encore la mémoire collective. En général, ces affrontements ponctuels ne s’étaient arrêtés qu’avec l’intervention militaire ou civile du pouvoir central. En 1911, quand les Lendus-Bindi avaient tué le chef hema Bomere dans l’actuel territoire d’Irumu, les autorités coloniales belges avaient séparé les belligérants en définissant des territoires respectifs et en « libérant » ainsi les Lendu sud de la tutelle des Hema. Dans l’histoire locale, ce meurtre d’un chef hema représente le « crime primordial », celui d’où tout découle : c’est le moment de la rupture de la coexistence pacifique et le début d’une séparation contestée des deux groupes en collectivités administratives hema et lendu, au moins au sud de l’Ituri. Ensuite, l’histoire prend la forme de l’engrenage de la vengeance et les heurts s’enchaînent. Près d’un siècle après le premier affrontement, en 1992-1993, le pouvoir mobutiste n’a pas hésité à envoyer ses « para-commandos » donner la chasse aux Ngiti (Lendu sud) qui s’étaient emparés du bétail des Hema. Ce fut le dernier incident avant le déclenchement de la « guerre tribale » contemporaine qui prit la forme d’attaques et de razzia de villages. Selon des témoignages locaux, l’objectif de ces attaques était souvent de s’emparer d’un terroir longtemps convoité, comme Bogoro qui connut plusieurs attaques lendu ou Loga dans le territoire de Djugu. Dans le premier cas, il s’agit d’un village à la frontière des territoires hemas et lendus qui permet de contrôler l’axe commercial liant Bunia au lac Albert et qui fut attaqué à trois reprises (janvier 2001, août 2002 et février 2003). Les Lendu contestaient depuis longtemps l’appartenance de ce village aux Hema qui, cartes coloniales à l’appui, prétendent l’avoir obtenu des autorités belges. Dans le cas de Loga, les Hema ont chassé, en février 2002, les Lendu du sommet de la colline où se trouvait leur village et ils les ont repoussés sur des terres moins fertiles. Les Hema interrogés ont déclaré avoir depuis longtemps convoité les terres plus fertiles et plus faciles à cultiver du sommet de la crête. Dans ce district agropastoral, c’est donc largement une guerre de terroirs que se sont livrées les communautés hema et lendu et leurs milices respectives pour s’emparer des « bonnes terres » contestés depuis la fatidique séparation de 1911. La violence du commerce Autre forme de l’antagonisme local, le contrôle du commerce constitue l’une des sources de conflictualité aussi bien entre Ituriens qu’avec les voisins kivutiens. L’agriculture mise à part, les richesses commerciales de l’Ituri sont au nombre de deux confirmées (l’or et le poisson) et d’une théorique (le pétrole). Les zones aurifères sont nombreuses le long des cours d’eau et le lac Albert est encore riche en poissons qui, séchés, sont exportés vers l’intérieur de la RDC ou vers l’Ouganda. La richesse aurifère de l’Ituri a été connue dès l’époque coloniale et, durant le règne de Mobutu, l’exploitation aurifère était confiée à une société d’État (Okimo), le directeur de cette société étant le véritable homme fort de la région [10]. En outre, à la fin des années 1990 a couru la rumeur – toujours non vérifiée mais qui aboutit tout de même à des prospections par une société dénommée Heritage Oil – de l’existence de gisements de pétrole dans le lac Albert. Commercialement, l’Ituri a pendant longtemps été tourné vers le nord et vers l’ouest : une route septentrionale permettait de rejoindre le Soudan tandis qu’un autre axe de communication (Kinshasa-Kisangani-Bunia) intégrait l’Ituri aux réseaux de l’ouest de la RDC. La guerre au Sud-Soudan, puis l’effritement progressif des axes de communication en RDC et enfin la guerre en RDC, ont achevé de réorienter les échanges commerciaux vers l’est. Les routes du nord vers Khartoum et vers Kinshasa à l’ouest ont été remplacées par la voie ougandaise, par la route et par le lac. La guerre ayant eu raison de la route Bunia-Mahagi, l’essentiel de ces échanges s’effectue maintenant par voie aérienne et par le lac. Le contrôle des ressources commercialisables (or, poisson) et des axes et moyens de communication (routes, camions, bateaux) a été au cœur des stratégies des groupes armés et des communautés qu’ils « représentent ». La guerre des terroirs s’est rapidement transformée en guerre des marchés, voire en guerre des routes (pour accéder aux marchés), et aussi et surtout en guerre des zones aurifères. Ainsi, chaque groupe armé – ainsi que l’UPDF – s’est assuré le contrôle d’une ou plusieurs mines d’or dont il tire un revenu presque régulier, les derniers affrontements directs entre milices ayant concerné la mine de Djalassiga (FAPC contre FNI en juin et juillet 2004). L’un des principaux sites aurifères d’Ituri, Mongwalu, a fait l’objet de plusieurs batailles entre l’UPC, le FAPC et le FNI avant que ce dernier ne finisse par asseoir son emprise durable dans la zone. De même, les Ngiti ont maraudé le long du lac Albert, harcelant les pêcheurs et s’emparant de leur équipement afin de s’assurer le contrôle des zones de pêche. Des villages carrefours comme Komanda, plus stratégiques pour le commerce que pour la guerre, ont fait l’objet de combats virulents. Cette localité qui commande l’accès à la route conduisant à la place commerciale de Béni au Nord-Kivu a été âprement disputée en 2002 entre Hema et Lendu. Le rôle majeur des commerçants hema dans la création et le financement de l’UPC de Thomas Lubanga, tout comme l’engagement des Nande aux côtés des Lendu, témoigne des intérêts commerciaux à l’œuvre dans ce conflit local. Grande ethnie commerçante du Nord-Kivu, les Nande ont toujours été les rivaux en affaires des Hema qui les accusaient régulièrement de « piller les ressources de l’Ituri » et qui opèrent sur un axe commercial international identique (RDC / Ouganda / Kenya / Golfe persique / Extrême-Orient). En Ituri, cette rivalité commerciale a rapidement débouché sur des mots d’ordre d’épuration ethnique d’abord à l’égard des Nande, puis à l’égard de tous les djadjambo [11] en général, et la prise de Bunia par l’UPC a été pour les commerçants hema l’occasion de brûler ou de s’emparer de tous les magasins des Nande. Les belligérants [12] se sont donc affrontés pour le contrôle des routes commerciales, des marchés et des ressources commercialisables, et les rivalités commerciales ont été le vecteur principal de la régionalisation du conflit. L’affrontement entre Hema et Lendu a, en effet, commencé à sortir d’Ituri, à dépasser les limites du district avec l’intervention de l’APC qui, montée du Nord-Kivu pour prêter main forte aux Lendu, a contrôlé le Sud de l’Ituri au bénéfice des Nande. La régionalisation du conflit et l’intervention onusienne ont considérablement modifié à la fois les modalités guerrières et l’expression du conflit local. Fin 2003-début 2004, on a pu croire que le temps de la « guerre tribale » était terminé. D’une part, les milices s’étaient découvertes un nouvel ennemi commun avec la MONUC – associée par certains Congolais à une force coloniale – et ont tenté – temporairement et sans grand succès – de se coaliser [13] ; et, d’autre part, les lignes de front ethniques s’étaient figées. De même, à l’instigation des faiseurs de paix onusiens et en anticipation de certaines retombées financières, plusieurs initiatives locales de paix prenaient corps, permettant de penser que cette guerre tribale s’essoufflait. Mais, au même moment, les rencontres entre sages des communautés hema et lendu organisées par l’autorité intérimaire de l’Ituri témoignaient d’une volonté de défendre les acquis territoriaux et commerciaux de la guerre et, au mieux, aboutissaient à un accord verbal pour le retour de populations chassées de leurs villages… et leur sujétion au vainqueur du moment. Il n’était question ni de désarmement ni de rétrocession des terroirs conquis. Les ressentiments ethniques demeurent donc aussi forts qu’auparavant et, même si les communautés sont fatiguées de la guerre et de leurs groupes armés, le problème foncier à l’origine du conflit entre Hema et Lendu reste entier. Les conflits sont rarement unidimensionnels. Ils sont, en général, le produit de plusieurs contentieux, animosités et compétitions qui ont leur propre histoire, leur propre logique et leurs propres contradictions. Le décryptage du discours de la guerre, dont le premier exemple se trouve dans l’œuvre de Thucydide sur la guerre du Péloponnèse, met en évidence des causes dissimulées consciemment ou inconsciemment et ces causes sont plurielles. La guerre en Ituri ne fait pas exception à la règle puisqu’elle relève d’au moins trois conflictualités : foncière, commerciale et politique. Situé dans la province orientale, aux frontières du Soudan et de l’Ouganda, l’Ituri était un territoire uniquement connu des spécialistes de la RDC et des marchands d’or jusqu’en 2003. Cette année-là, l’Ituri a commencé à apparaître dans notre monde de l’information continue : des tueries, accompagnées parfois d’actes de cannibalisme, secouaient cette région du cœur de l’Afrique. Mobilisation médiatique et diplomatique allant parfois de pair, l’ONU intervenait en Ituri sans être en mesure de résoudre l’antagonisme historique entre Hema et Lendu et elle cherche depuis à traiter le symptôme (en désarmant les milices [14]) au lieu de traiter les causes (les conflits fonciers et commerciaux). En outre, cette intervention a conduit à une focalisation sur les ingérences externes qui sont certes réelles mais présupposent une tension locale initiale pour générer de la violence collective et donner naissance à des « liaisons dangereuses » entre acteurs locaux et acteurs extérieurs. Sans tomber dans l’ethnisme ni dans un localisme excessif qui ne re-contextualiserait pas les troubles en Ituri dans la problématique plus générale de l’Est congolais, force est de reconnaître que les lectures par le haut sous-estiment le poids des conflits locaux et préconisent une approche diplomatique ou militaire (voire dans le meilleur des cas diplomatico-militaire) pour des problèmes qui ne sont ni militaires ni diplomatiques ! Compte tenu de cette guerre plurielle qu’est encore aujourd’hui le conflit iturien, on peut légitimement se poser trois séries de questions : 1. Est-on face à une guerre (une lutte pour le pouvoir politique, local ou national), une « jacquerie » qui aurait dégénéré ou simplement la criminalité organisée et exacerbée par la collusion d’intérêts financiers locaux et étrangers ? S’agit-il d’un conflit local (guerre de terroirs), régional (Ituri contre Nord-Kivu), national (Ituri contre le gouvernement de transition) ou international (lutte ougando-rwandaise sur le territoire congolais) ? Le problème de la caractérisation de ce conflit n’est pas purement académique car du diagnostic dépend le traitement appliqué. Paradoxalement, qualifier le conflit iturien de « guerre » serait de bonne augure car c’est précisément pour cela que la MONUC est la mieux équipée. Il va de soi que la MONUC n’est en mesure ni de résoudre les problèmes fonciers et commerciaux qui travaillent les territoires de cet État en faillite qu’est la RDC ni de réformer des structures socio-économiques inégalitaires. En outre, il n’est pas de la compétence des Nations Unies de réprimer les contestations paysannes ou la criminalité à grande échelle : ce sont des problèmes dont le traitement demeure essentiellement national et qui, au plan doctrinal, sont insuffisants à justifier l’intervention d’une force de maintien de la paix. 2. Comment un conflit passe-t-il du néant à l’existence médiatique ? L’Ituri était un conflit oublié jusqu’en 2003 [15]. De 1999 à 2003, il était absent de l’actualité internationale, et ce malgré des massacres de grande ampleur comme celui de Nyakundé en 2002 où environ 1 000 personnes furent tuées par les milices lendu. L’émergence médiatique de l’Ituri n’est pas véritablement corrélée à l’intensité de la violence. Elle est plutôt contemporaine de l’identification de ce conflit ultra-périphérique comme risque pour le processus de transition congolais. En effet, le retrait des troupes ougandaises était une question de principe (leur présence contredisait l’accord de Sun City), mais le déchaînement des combats après leur départ n’était pas moins problématique que leur présence : l’UPC agitant le spectre de la sécession, la communauté internationale ne veut pas voir remise en cause l’unité du territoire congolais. Cependant, celle-ci a semblé se fragiliser une fois encore au moment même où un gouvernement de consensus se mettait en place. Cet exemple risquait de faire jurisprudence et d’autres territoires à l’est auraient pu être tentés par une « iturianisation », c’est-à-dire réclamer leur autonomie. Aidé indirectement par les actes de cannibalisme auxquels se sont livrés des combattants, ce foyer de violence est donc passé de l’invisibilité à la visibilité médiatique quand des Casques bleus y ont été envoyés pour rétablir un minimum d’ordre. De même que certains sociologues se sont interrogés sur l’invisibilité des pauvres (Paugam, 2005), de même serait-il judicieux de s’interroger sur les circonstances et mécanismes de décision internationaux qui rendent certains conflits invisibles et d’autres visibles. La liaison entre mobilisation médiatique et mobilisation diplomatique doit, de ce point de vue, être étudiée en détail. 3. Les relations entre le centre et les périphéries ne sont-elles pas vouées à être ambiguës et agitées dans un État fantôme comme la RDC ? La situation de l’Ituri est celle d’un district qui a vécu dans un état de violence endémique et de manière autonome et déconnectée du reste de la RDC depuis 1999. Ce territoire a rompu avec la logique d’accaparement par le haut que menait le défunt maréchal Mobutu et n’a plus alimenté (en or et en taxes) un centre qui a lui-même cessé d’exister pendant un temps. Kabila père avait envoyé quelques salaires en 1998 et ce n’est qu’en 2004 que de nouveau des salaires ont été envoyés en Ituri par son fils. De même, en 2003, l’envoi par Kinshasa d’un contingent d’environ 300 policiers avait tourné court, ces derniers étant rapidement mis en déroute par l’UPC. Le pouvoir central ne s’étant manifesté que par sa faiblesse et sa cupidité, il est associé dans ce territoire ultra-périphérique à l’exploitation prédatrice plus qu’au développement économique ou au maintien de l’ordre public. Dans les esprits locaux, une emprise forte de Kinshasa est toujours synonyme d’un pouvoir central exploitant à son seul profit les richesses ituriennes. Le sécessionnisme iturien dont a beaucoup joué l’UPC n’est donc ni un pur produit de la propagande hema ni une identité locale particulièrement exacerbée : c’est avant tout le raisonnement rationnel de populations qui n’ont connu que l’État mobutiste, ont tiré les leçons des rapports centre/périphérie que cet État avait instauré et préfèrent un centre faible à un centre fort, c’est-à-dire une prédation locale – qui n’est pas sans effet redistributif – à une prédation nationale. Ce faisant, la difficulté pour Kinshasa d’imposer son autorité sur cette périphérie rebelle relève, en grande partie, d’un problème d’image : tant que le pouvoir national sera perçu comme accapareur, il risque d’être combattu par des populations qui, « émancipées » du système Mobutu, craignent son retour sous un autre nom présidentiel. En tout état de cause, l’Ituri démontre la nécessité de penser la guerre au pluriel et la difficulté d’élaborer un plan de paix capable de prendre en compte cette pluralité. À l’heure actuelle, la situation politico-militaire en Ituri reste celle d’un conflit de basse intensité qu’il serait téméraire de déclarer « terminé ». Annexe 1 Chronologie succincte des événements en Ituri Dates Événements marquants mai-juin 1999 Affrontements entre Hemas et Lendus dans le territoire de Djugu. 29 janvier 2000 Selon l’ONG Christian Blind Mission, les affrontements inter-ethniques d’août à décembre 1999 ont fait environ 5000 morts. 26 avril 2001 Assassinat de 6 membres du CICR. août 2002 L’UPC prend le contrôle de Bunia et massacre de Songolo. septembre 2002 Massacre de Nyakundé par les Lendu. janvier 2003 L’UPC se retourne contre l’armée ougandaise et forme une alliance avec le RCD/G soutenu par le Rwanda. janvier 2003 La MONUC fait état de témoignages de viols et de cannibalisme. mars 2003 Avec l’aide de l’armée ougandaise, les Lendu chassent l’UPC de Bunia et massacrent les Hema. 12 mai 2003 L’UPC reprend Bunia. 19 mai 2003 Assassinat de deux observateurs de la MONUC à Mongwalu. 10 juin 2003 Arrivée de la mission militaire Artémis chargée de rétablir la sécurité à Bunia. 1er septembre 2003 Fin de la mission Artémis et début du déploiement d’une brigade de Casques bleus en Ituri. 6 octobre 2003 Massacre de Katchele par des Lendus. janvier 2004 Alliance éphémère du FNI et de l’UPC contre la MONUC. 12 février 2004 Mort d’un Casque bleu dans une embuscade de l’UPC. 14 mai 2004 Les milices s’engagent à participer au processus de désarmement et démobilisation. 15 juin-15 juillet 2004 Affrontements entre le FAPC et le FNI à Djalassiga. 20 septembre 2004 Attaque du village de Lengabo par des Lendu. 25 février 2005 Embuscade contre les Casques bleus: 9 morts. 1er avril 2005 Fin de l’ultimatum de la MONUC pour le désarmement des milices et début des opérations de désarmement de la MONUC. BIBLIOGRAPHIE • Bagayoko, N. (2004), « L’opération Artemis, un tournant pour la politique européenne de sécurité et de défense », Afrique contemporaine, n° 209, p. 101-116. • Boshoff, H. et T. Vircoulon, (2004), « Update on Ituri », African Security Review, vol. 13, n° 2. • International Crisis Group (2003), « Congo Crisis: Military Intervention in Ituri », Africa Report, n° 64. • International Crisis Group (2004), « Maintaining Momentum in the Congo: The Ituri Problem », Africa, n° 84. • International Crisis Group (2004), « Pulling back from the Brink in the Congo », Africa Briefing, n° 18. • Maindo Monga Ngonga, A. (2003), « La républiquette de l’Ituri en RDC : un Far West ougandais », Politique africaine, n° 89, p. 181-192. • Paugam, S. (2005), Les formes élémentaires de la pauvreté, Paris, PUF. • Perrot, S. (1999), « Entrepreneurs de l’insécurité », Politique africaine, n° 75, p. 60-71. • Pourtier, R. (2003), « L’Afrique centrale dans la tourmente. Les enjeux de la guerre et de la paix au Congo et alentour », Hérodote, n° 111, p. 11-38. • Raeymakers, T. et K. Vlassenroot (2003), The Formation of New Political Complexes: Dynamics of Conflict in Ituri, Occasional paper, Centre d’études africaines, Université de Copenhague. • Vircoulon, T. (2004), « Transposer l’État dans les failed States », Les Cahiers de la sécurité intérieure, n° 55, p. 205-218. • Vircoulon, T. (2005), « Ambiguïtés de l’intervention internationale en République démocratique du Congo », Politique africaine, n° 98, p. 79-95. NOTES [1] Auteur d’un ouvrage sur l’Afrique du Sud, Thierry Vircoulon a écrit plusieurs articles sur la transition congolaise et a travaillé en RDC pour une organisation internationale. [2] Circonscription administrative de la province orientale, l’Ituri est divisée en cinq territoires qui sont également des circonscriptions administratives (Djugu, Irumu, Mambasa, Aru et Mahagi), elles-mêmes subdivisées en collectivités. [3] Éleveurs, les Hema sont assimilés aux peuples nilotiques et se seraient installés de l’autre côté du lac Albert à partir du XVIIIe siècle. [4] D’origine bantoue, les Lendu sont des agriculteurs qui vivaient dans un système de chefferies peu formalisé jusqu’au début du XXe siècle. [5] L’histoire du FNI et du FRPI est encore confuse, les deux milices se présentant, selon les périodes, soit unies, soit sous des étiquettes séparées (le FRPI se présentait même à une époque comme la branche armée du FNI). [6] Voir également infra, article de M.-A Lagrange (NDLR). [7] Sur cette opération, voir Bagayoko, 2004 (NDLR). [8] On l’accusa alors de mener une politique de « terre brûlée ». [9] Les travaux de l’International Crisis Group sont de ce point de vue d’une lecture édifiante. [10] De ce point de vue, une histoire du rôle de la société Kilomoto dans la politique congolaise reste à écrire. [11] « Étrangers » en kiswahili. [12] Ce terme ne désigne pas seulement les milices mais aussi les communautés dont elles sont issues. [13] Au début de l’année 2004, l’UPC et le FNI/FRPI se sont rencontrés et ont formé une alliance de papier qui, sur le terrain, ne s’est jamais concrétisée. [14] Ce désarmement est considéré aujourd’hui comme « réussi » alors qu’une arme pour deux combattants a été récupérée et que 70 % de ces armes ne fonctionnaient pas (cf. 18e Rapport du Secrétaire Général de l’ONU sur la MONUC, août 2005). [15] Comme l’indique la première phrase du rapport spécial de l’ONU sur les événements d’Ituri (janvier 2002 à décembre 2003) : « La situation des droits de l’homme dans le district de l’Ituri, situé dans la province orientale de la RDC, est aujourd’hui l’une des plus désastreuses du monde après avoir été longtemps l’une des plus méconnues » (p. 5).
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