Je garde dans ma mémoire quelques vers d'un poème que j'attribue à Anna de Noailles, mais que je ne retrouve pas dans son oeuvre :
"Pauvre amour, triste et beau, serait-ce donc possible
Que vous ayant aimé d'un si profond souci,
On puisse encor marcher sur le chemin durci
Où l'ombre de vos pas ne serait plus visible?
Sans vous, connaître encor le bruit sourd des voyages,
Le sifflement des trains, leur hâte, et leur arrêt,
Comme au temps innocent, juvénile et secret,
Où dans vos yeux clignés riaient des paysages" ...
Pourtant tu t'en iras un jour de moi jeunesse.
Tu t'en iras tenant l'amour entre tes bras.
Je souffrirai, je pleurerai, tu t'en iras
Jusqu'à ce que plus rien de toi ne m'apparaisse.
La bouche plein d'ombre et les yeux pleins de cris,
Je te rappèlerai d'une clameur si forte
Que pour ne plus m'entendre appeler de la sorte
La mort entre ses mains prendra mon coeur meurtri.
Pauvre amour triste et beau .....
Anna de Noailles "Jeunesse"