La tuberculose est une maladie contagieuse et inoculable (qui peut être introduite dans l’organisme) se caractérisant par la dissémination (dispersion) des bacilles de Koch (appelés également mycobacterium tuberculosis) dans l'organisme, ou du moins dans une zone localisée de l'organisme.
Quand elle survient avant ou pendant la grossesse, elle ne présente pas plus de complications et les indications thérapeutiques sont identiques à celles en dehors de la grossesse. L'infection par la tuberculose peut prendre différentes formes :
Soit elle envahit rapidement l'ensemble de l'organisme : on parle de granulie
Soit elle reste localisée dans un tissu ou un organe où elle se développe suivant différents stades. C'est le cas entre autres de la tuberculose pulmonaire, du péritoine, des articulations, des ganglions, du tissu osseux, de la peau, des intestins, etc.
L'homme joue l'ensemble un rôle dans la contamination et la mise en réserve des germes responsables de cette pathologie. En effet, seul un patient chez qui l'on a identifié le bacille de Koch est contagieux. L’identification de ce bacille se fait dans les crachats. Après trois semaines de traitement, il n’est plus contagieux.
La contamination (autrement dit la souillure par des germes pathogènes) se fait par l'intermédiaire des gouttelettes de salive qui contiennent le bacille pathogène et qui sont propulsées quand le malade éternue ou tousse par exemple.
La maladie débute après un premier contact avec le bacille de Koch et la survenue d'une primo-infection se caractérisant par un petit foyer de tuberculose appelé le chancre de la tuberculose. Le plus souvent, celui-ci se développe dans les poumons de façon asymptomatique (sans que le patient ne ressente aucun signe, symptômes). Si, par hasard, on fait à ce patient le test cutané appelé test cutané à la tuberculine (intradermoréaction), celui-ci est positif, c'est-à-dire qu'il apparaît sur la peau du patient une petite papule (petite tache légèrement en relief). Le plus souvent, c'est-à-dire dans environ 90 % des cas, cette primo-infection guérit spontanément et définitivement en ne laissant aucune cicatrice si ce n'est qu'une trace sur les radiographies du thorax (poumons) qui se traduit par une petite calcification ou un ganglion de voisinage.
Dans certains cas (environ 5 %), le bacille de Koch va disséminer par l'intermédiaire de la voie sanguine et s'installer dans de nombreux foyers de l'organisme susceptibles de rester muets pendant une période (parfois plusieurs années) et de resurgir à l'occasion d'un déficit de la défense immunitaire de l'individu. C'est pour cette raison qu’en cas de maladie secondaire ayant un impact sur l'immunité de l'individu, telle que le sida entre autres, on assiste à une recrudescence des cas de tuberculose dans le monde.
Dans les cas les plus graves, on assiste à une lobite (appelée également pneumonie tuberculeuse) se caractérisant par une atteinte d'un seul lobe des poumons et se traduisant à la radio par des images de densité importante ainsi qu'une atteinte des ganglions voisins.
Symptômes
Toux plus ou moins grasse
Asthénie (fatigue)
Hyperthermie (fièvre) vespérale (du soir)
Perte de poids (amaigrissement)
Altération de l'état général
Sueurs nocturnes
Hémoptysie : émission par la bouche d’une certaine quantité de sang en provenance des voies respiratoires ou d’un organe voisin
Dyspnée (difficulté à respirer) à l'effort
Dans certains cas (rares), impossibilité de respirer appelée détresse respiratoire, qui nécessite l'apport d'oxygène.
Le labo
Dans le meilleur des cas, il permet de mettre en évidence le bacille dans les liquides de l'organisme (urines, selles, liquide du péritoine, liquide céphalo-rachidien)
La mise en culture est nécessaire car l'examen direct grâce au microscope ne montre pas toujours le bacille de Koch. Les résultats de la culture ne sont obtenus qu'après un délai de 3 à 4 semaines.
Quelquefois, les prélèvements sont effectués par l'intermédiaire de la fibroscopie (à l'aide d’un fibroscope, qui est un tube souple muni d'un système optique que l'on introduit par les voies nasales).
La biopsie des bronches, des ganglions ou de l'os peut également apporter des renseignements sur la maladie.
La vitesse sédimentation, habituellement employée dans la surveillance du traitement, est inutile car celle-ci est constamment élevée chez la femme enceinte.
Diagnostic
Quand la tuberculose survient au cours de la grossesse, le diagnostic est généralement fait à partir du liquide prélevé à l'aide de la bronchoscopie (appareil souple muni d'un système optique permettant de pénétrer dans les poumons et de prélever du liquide) après aspiration sélective.
Les examens complémentaires, et notamment la radiographie, mettent en évidence des opacités appelées nodules et des clartés appelées cavernes. Celles-ci sont localisées dans les parties supérieures et postérieures (arrière) des poumons.
Traitement
Dans le cas où la patiente était atteinte de la tuberculose avant sa grossesse, le traitement est poursuivi sans modifications pendant la grossesse.
Le traitement nécessite l’association de 3 ou 4 antibiotiques antituberculeux qui sont :
La rifampicine (cet antibiotique est à l'origine de coloration orangée des urines, des selles et des larmes)
L’éthambutol
L'isoniazide
Ces antibiotiques sont pris en une seule fois le matin à jeun pendant une durée qu'il est nécessaire d'adapter à chaque malade (au minimum six mois).
Ces antibiotiques présentent néanmoins des effets secondaires et, en dehors de la rifampicine, il est nécessaire de surveiller par des examens sanguins répétés(dosage des transaminases entre autres), un risque de survenue d'hépatite médicamenteuse (inflammation du foie secondaire à ce médicament). D'autre part, on a remarqué chez certains patients prenant ces médicaments des troubles de la vision des couleurs et une diminution de l'acuité visuelle. Ces effets secondaires doivent être pris au sérieux, en effet ils sont susceptibles d'être à l'origine d'une cécité.
Il faut signaler qu'une résistance aux antituberculeux précédemment cités est possible. Elle est de plus en plus fréquente, surtout chez les patients atteints par le syndrome de l'immunodéficience humaine (SIDA).
Les antibiotiques utilisés (isoniazide, éthambutol) ne sont pas tératogènes (la tératogenèse est la formation et le développement dans l’utérus d’anomalies du fœtus aboutissant à des malformations. Un médicament est dit tératogène quand il est à l’origine de ces problèmes. L’exemple plus connu est sans doute celui de la thalidomide). Il est toutefois déconseillé d’utiliser la rifampicine (qui est tératogène chez l'animal) au premier trimestre. Le pyrazinamide est contre-indiqué. Etant donné le nombre plus important de VIH (SIDA) positifs, il est nécessaire de rester vigilant vis-à-vis de la tuberculose.
Evolution
Il n'est pas nécessaire de pratiquer un avortement thérapeutique.
L'accouchement ne pose habituellement aucun problème, en dehors d'une insuffisance de l'appareil pulmonaire à l'origine de difficultés respiratoires graves nécessitant alors l'utilisation des forceps.
L'allaitement par le sein est formellement contre-indiqué.
Bien entendu, l'enfant est éloigné de sa mère qui est susceptible de le contaminer, dans la mesure où sa salive contient encore des bacilles de Koch.
Référence(s) :
http://www.vulgaris-medical.com/encyclopedie/tuberculose-et-grossesse-4684.html
Infos complémentaires:
http://www.invs.sante.fr/BEh/1997/97janvier/page2.html
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