Je suis formatrice d'anglais et j'ai un CDI depuis 11 ans. Ma direction me donne un avenant me demandant de passer en CDII. Je suis a 80% mais avec un salaire fixe et un nombre d'heures minimum a faire par an. Je suis en train d'effectuer les heures supplementaires en ce moment car j'ai depassé les heures maximum par an. Dan l'avenant il est marquer " La salariée pourra etre amenée à effectuer des heures en dépassement de la dureé annuelle minimale sans majoration dans la limite prevue par la convention collective". Si j'ai bien compris on ne veut pas me majorer mes heures sup. Sont il pas obligé par la convention collective de me les majorer? Et est-ce-qu'il ne serait pas a mon detriment de passer d'un CDI au CDII. Je n'ai encore rien signé donc je suis toujours sous le regime de CDI.
Merci pour votre aide.
Bonjour, sur l'ensemble, le CDI à temps partiel est généralement plus intéressant que le CDII, car il protège mieux vos droits. Concrètement, ce qui change: le CDII n'est généralement pas lissé (on ne vous paie que lorsque vous avez travaillé, donc pas de cours, pas de paie!) mais rien ne vous empêche d'exiger l'insertion d'une clause de lissage de la paie sur votre contrat. Le 2è gros changement, le temps partiel n'autorise pas l'employeur à vous faire travailler à 9h puis à 16h, avec une interruption de travail supérieure à deux heures (ou plus d'une interruption dans la journée), avec le CDII, c'est possible (c'est l'un des intérêts de ce contrat, il contourne les contraintes du temps partiel). Les horaires sont strictement cadrés à temps partiel, mais pas en CDII. Les avantages des CDII: le ratio AF (cours) / PR (préparation) est de 70/30 contre 72/28 en temps partiel, le ratio est directement intégré à la paie et doit figurer sur la fiche de paie, ce qui est très bien, plus clair. Dans la majorité des cas, les Organismes font des CDII en s'alignant sur l'article 6.2 de la convention collective, pour "optimiser" la flexibilité des formateurs, mais cela induit pour le formateur la possibilité de refuser des cours dans la limite de 25% de la garantie annuelle, ce qui pour certains est génial (personellement, je ne trouve pas ça très intéressant, vu que les cours ne sont pas payés et que le salaire est généralement bof bof) Enfin, au delà de 10% en heures complémentaires sous temps partiel, on est payé avec une majoration de salaire ce qui n'est pas le cas des CDII. Encore une clause que vous pouvez demander à rajouter sur votre contrat. Enfin, si vous dépassez votre horaire contractuel de travail pendant 12 semaines, votre durée contractuelle de travail est modifiée en conséquence si vous en faites la demande, ce qui n'est absolument pas le cas du CDII. Donc, à vous de peser le pour et le contre et de voir si vous pouvez négocier en l'améliorant le contrat CDII proposé.
7) Qu’est-ce que le nouveau « CDII » ou « CDI intermittent » ?
mercredi 6 mars 2013
Ces gens qui vous disent qu’ils luttent contre la précarité des CDD vous inventent Boulevard Wagram, dans l’ANI, un « CDI intermittent » (sic) encore plus précaire.
Article 22 de l’ANI – Le CDII
Le CDII ou contrat à durée indéterminée intermittent est, de fait, une sorte de contrat à temps partiel annualisé : le salarié va alterner des périodes travaillées et non travaillées, et sa rémunération sera « lissée » sur l’année : comment payer quatre mois de travail en douze fois ? Il sera « ouvert » aux entreprises de moins de 50 salariés (dans un premier temps dit « expérimental »).
Ce sera une alternance de périodes travaillées et non travaillées : Le CDII implique une précarisation des salariés encore plus grande que le CDD. Il peut avoir pour effet de faire travailler le salarié que quelques semaines ou quelques mois dans l’année – sans bornes. Les horaires sont de plus extrêmement flexibles et mouvants. Le salarié a donc de grandes difficultés à prévoir la répartition des horaires et donc à concilier son CDII avec un autre CDII ou un autre CDI à temps partiel.
Pire qu’un CDD, un temps partiel et un contrat saisonnier :
Par rapport à un saisonnier : le « CDD saisonnier » permettait au moins de percevoir les allocations chômage quand le salarié ne travaillait pas. Ce ne sera plus le cas avec le CDII : les périodes non travaillées n’ouvrent pas droit à l’assurance chômage :
Par rapport à un CDD : pas de prime de précarité de 10 % et pas d’indemnisation chômage pour les périodes non travaillées. Aucune des mesures (quand elles sont bonnes) encadrant le le CDD n’est « reportée » sur ce contrat. Aucune mesure de compensation non plus dans les « intervalles », on aurait pu imaginer que les périodes non travaillées donnent lieu à des indemnisations qui représenteraient 20 ou 30 % du salaire, mais non.
Par rapport à un temps partiel : le CDII ne garantit aucune durée minimale de travail. C’est une sorte de temps partiel modulé sur l’année. Par analogie avec ce que dit l’ANI sur le temps partiel, les signataires auraient dû au minimum prévoir une durée moyenne de travail ne pouvant être inférieure à 24 h par semaine. Non, le volume d’heures est laissé à la négociation de gré à gré, et comme il n’y a pas de socle légal ou conventionnel minimum, le contrat de travail pourra se limiter à une poignée d’heures par an.
Pour ces raisons, il était indispensable de ne pas étendre la possibilité d’utilisation de ce type de contrat qui vise uniquement à dénaturer le CDI.
Le patronat des petites entreprises le réclamait pour toutes les entreprises de moins de 50 salariés ; l’accord ne prévoit qu’une expérimentation dans trois branches :
- organismes de formation,
- commerce des articles de sport, équipements de loisirs, chocolatiers.
Pas de hasard, ces trois secteurs sont sensibles.
Aujourd’hui, ce type de contrat existe déjà, mais lorsqu’il est autorisé par un accord de branche qui pose des limites. Dans le nouveau champ de « l’expérimentation », ces limites n’existeront pas et l’idée du patronat est de le généraliser au terme de « l’expérimentation ».
- La « formation » : c’est toute la convention collective de la formation du privé qui est remise en cause derrière.
- Les articles de sports : c’est tout le secteur du loisir qui sera concerné.
- Les chocolatiers : c’est tout le secteur agro-alimentaire qui est ouvert à cette nouvelle forme de précarité. Demain les industries du jouet, de l’habillement, etc. le seront !