Nous avons l’immense joie de recevoir ce soir parmi nous, monsieur Rachid OULEBSIR, en sa qualité d’écrivain, romancier et poète, qui va nous présenter son dernier livre, paru aux éditions TIRA, intitulé : « Les derniers kabyles ».
Avant de vous donner la parole, pour nous dire davantage sur votre œuvre romanesque, nous allons tenter de retracer brièvement votre parcours biographique, qui va, sans doute, nous aider à comprendre vos choix thématiques…
Monsieur OULEBSIR, vous êtes né la veille du déclanchement de la guerre de Libération, en 1953 à TAZMALT, c’est là que vous passez votre enfance, une enfance perturbée, marquée par l’absence du père, très tôt, partit rejoindre le maquis pour combattre l’ennemi.
Vous vous inscrivez à l’école française en 1959, avec comme instituteur des soldats de l’armée française, avec son lot de perturbations…
En 1960, vous recevez un enseignement plus conventionnel, avec un personnel civil formé à la didactique et plus apte à prodiguer un meilleur enseignement.
Après la sixième, vous regagnez Alger pour poursuivre vos études secondaires, précisément au lycée Emir ABDELKADER, et ce entre 1964-1971, comme interne. Cette période, selon vous, revêt une importance décisive, c’est le début des premiers cris de révolte, des premières contestations. En faisant de la diversité culturelle une richesse, … vous vouliez au fond affirmer votre algérianité…
1971-1976 : vous intégrez la faculté de droit et des sciences économiques à Alger, le contexte universitaire vous a été particulièrement favorable, car il a favorisé votre élan créateur …et selon vous : « la plume est le meilleur ami de la douleur ». Donc, l’écriture vous la concevez comme une catharsis.
Suite à cela, vous partez en France afin de poursuivre vos études et obtenir un diplôme en économie des ressources humaines à Paris Nord et Paris I Panthéon-Sorbonne en 1978, et vous êtes contraint de revenir en 1980 afin d’assister les vôtres. Vous êtes revenu « kabylement », un mot qui vous est cher pour qualifier votre désir de renouer avec la terre des ancêtres.
Votre séjour en Europe vous a été bénéfique, puisque les voyages dans le Vieux Continent ont forgé une partie de votre caractère et injecté en vous cet esprit de militantisme, de lutte et de combat, puisque vous étiez un acteur social important pour la communauté maghrébine en France. Votre rencontre avec BOUDIAF, un certain premier novembre 1976 y est pour quelque chose.
En avril 1980 : vous avez été évidemment partie prenante du combat identitaire et démocratique.
En 1981-1982 : vous reprenez la ferme familiale, vous effectuez votre service national entre 1983-1985 à Constantine.
1986 vous êtes enseignant d’économie à Akbou, puis directeur d’un collège, pour enfin occuper un poste à la direction de l’éducation depuis peu.
Revenons maintenant à l’écriture, vous l’avez commencée au lycée lorsque vous étiez en 3eme où vous avez tenu la rubrique poésie de la revue scolaire intitulée « la Voix de l’Emir ».
Vous éditerez bientôt un recueil de poésie sous le titre : « PETITE FLEUR DE KABYLIE », aux éditions TIRA, puis un autre roman sous le titre : « L’EVEIL DES MOMIES », relatant l’histoire d’intellectuels Algériens dans les années 1970, un récit où s’enchâssent une multitude d’autre récits.
Vous avez également publié un essai chez l’Harmattan, « L’OLIVIER ENTRE MYTHES ET REALITES », qui est une série de 20 reportages s’articulant autour de l’environnement réel et mythique de l’olivier, qui fait l’objet d’une réédition.
A l’heure où le phénomène Harraga prend plus d’empleur, en dépit des conséquences tragiques, le personnage de votre roman « Les Derniers Kabyles » se décide à se réinsérer au sein de sa société, contribuant ainsi par son savoir et son érudition vers une transition à la modernité autour de laquelle s’articule votre problématique que l’on appuie d’une citation de gramsci « Le vieux monde se meurt. Le nouveau monde tarde à paraître. »
Le choix du « je » explique votre écriture autobiographique
Votre roman relate l’histoire d’un fonctionnaire kabyle qui délaisse la ville et le monde citadin, dont sa compagne Linda et ses amis, pour rejoindre les siens à Ighil, l’aârch de AT Mlikeche au profit des « derniers instants de la société kabyle »
Par une observation méticuleuse et une critique lucide et objective de la société kabyle que l’auteur interroge, demandant des comptes au peuple Kabyle sur son héritage.
Le roman est constitué de 12 parties, qui retracent la civilisation berbère pour nous instruire sur les pratiques, les traditions, les coutumes, les métiers (le métier à tisser), la Transhumance, l’Agora, etc.
Pour arriver à ce projet d'écriture, Rachid Oulebsir a réalisé de nombreux reportages sur les métiers traditionnels, les rites et les coutumes kabyles pour les journaux le Matin et la Dépêche de Kabylie.
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Nous avons l’immense joie de recevoir ce soir parmi nous, monsieur Rachid OULEBSIR, en sa qualité d’écrivain, romancier et poète, qui va nous présenter son dernier livre, paru aux éditions TIRA, intitulé : « Les derniers kabyles ».
Avant de vous donner la parole, pour nous dire davantage sur votre œuvre romanesque, nous allons tenter de retracer brièvement votre parcours biographique, qui va, sans doute, nous aider à comprendre vos choix thématiques…
Monsieur OULEBSIR, vous êtes né la veille du déclanchement de la guerre de Libération, en 1953 à TAZMALT, c’est là que vous passez votre enfance, une enfance perturbée, marquée par l’absence du père, très tôt, partit rejoindre le maquis pour combattre l’ennemi.
Vous vous inscrivez à l’école française en 1959, avec comme instituteur des soldats de l’armée française, avec son lot de perturbations…
En 1960, vous recevez un enseignement plus conventionnel, avec un personnel civil formé à la didactique et plus apte à prodiguer un meilleur enseignement.
Après la sixième, vous regagnez Alger pour poursuivre vos études secondaires, précisément au lycée Emir ABDELKADER, et ce entre 1964-1971, comme interne. Cette période, selon vous, revêt une importance décisive, c’est le début des premiers cris de révolte, des premières contestations. En faisant de la diversité culturelle une richesse, … vous vouliez au fond affirmer votre algérianité…
1971-1976 : vous intégrez la faculté de droit et des sciences économiques à Alger, le contexte universitaire vous a été particulièrement favorable, car il a favorisé votre élan créateur …et selon vous : « la plume est le meilleur ami de la douleur ». Donc, l’écriture vous la concevez comme une catharsis.
Suite à cela, vous partez en France afin de poursuivre vos études et obtenir un diplôme en économie des ressources humaines à Paris Nord et Paris I Panthéon-Sorbonne en 1978, et vous êtes contraint de revenir en 1980 afin d’assister les vôtres. Vous êtes revenu « kabylement », un mot qui vous est cher pour qualifier votre désir de renouer avec la terre des ancêtres.
Votre séjour en Europe vous a été bénéfique, puisque les voyages dans le Vieux Continent ont forgé une partie de votre caractère et injecté en vous cet esprit de militantisme, de lutte et de combat, puisque vous étiez un acteur social important pour la communauté maghrébine en France. Votre rencontre avec BOUDIAF, un certain premier novembre 1976 y est pour quelque chose.
En avril 1980 : vous avez été évidemment partie prenante du combat identitaire et démocratique.
En 1981-1982 : vous reprenez la ferme familiale, vous effectuez votre service national entre 1983-1985 à Constantine.
1986 vous êtes enseignant d’économie à Akbou, puis directeur d’un collège, pour enfin occuper un poste à la direction de l’éducation depuis peu.
Revenons maintenant à l’écriture, vous l’avez commencée au lycée lorsque vous étiez en 3eme où vous avez tenu la rubrique poésie de la revue scolaire intitulée « la Voix de l’Emir ».
Vous éditerez bientôt un recueil de poésie sous le titre : « PETITE FLEUR DE KABYLIE », aux éditions TIRA, puis un autre roman sous le titre : « L’EVEIL DES MOMIES », relatant l’histoire d’intellectuels Algériens dans les années 1970, un récit où s’enchâssent une multitude d’autre récits.
Vous avez également publié un essai chez l’Harmattan, « L’OLIVIER ENTRE MYTHES ET REALITES », qui est une série de 20 reportages s’articulant autour de l’environnement réel et mythique de l’olivier, qui fait l’objet d’une réédition.
A l’heure où le phénomène Harraga prend plus d’empleur, en dépit des conséquences tragiques, le personnage de votre roman « Les Derniers Kabyles » se décide à se réinsérer au sein de sa société, contribuant ainsi par son savoir et son érudition vers une transition à la modernité autour de laquelle s’articule votre problématique que l’on appuie d’une citation de gramsci « Le vieux monde se meurt. Le nouveau monde tarde à paraître. »
Le choix du « je » explique votre écriture autobiographique
Votre roman relate l’histoire d’un fonctionnaire kabyle qui délaisse la ville et le monde citadin, dont sa compagne Linda et ses amis, pour rejoindre les siens à Ighil, l’aârch de AT Mlikeche au profit des « derniers instants de la société kabyle »
Par une observation méticuleuse et une critique lucide et objective de la société kabyle que l’auteur interroge, demandant des comptes au peuple Kabyle sur son héritage.
Le roman est constitué de 12 parties, qui retracent la civilisation berbère pour nous instruire sur les pratiques, les traditions, les coutumes, les métiers (le métier à tisser), la Transhumance, l’Agora, etc.
Pour arriver à ce projet d'écriture, Rachid Oulebsir a réalisé de nombreux reportages sur les métiers traditionnels, les rites et les coutumes kabyles pour les journaux le Matin et la Dépêche de Kabylie.
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