TERMES DE REFERNCES
THEME : Lutte pour la scolarisation des enfants issus des familles déplacées de la Communauté Rurale de Santhiaba Manjaque.
CONTEXTE ET JUSTIFICATION
Vu son impact sur l’ensemble des activités économiques et des programmes de développement, l’analphabétisme est considéré comme un grand handicap pour l’individu et sa communauté. En effet, selon nos lectures et nos expériences quotidiennes, nous avons constaté que les analphabètes sont généralement incapables de bien s’occuper de la santé, de l’hygiène et de la nutrition de leur famille et d’eux-mêmes, et de l’éducation de leurs enfants.
Pour appuyer nos dires, nous avons ces exemples :
• Existence de plusieurs maladies : à cause du manque d’hygiène, de la malnutrition, parce qu’ils sont pauvres et moins avertis.
• Pertes de vies humaines : Dans les pays qui enregistrent les plus faibles taux de scolarisation, on remarque les taux de mortalité maternelle et infantile les plus élevés avec ; selon l’UNICEF, 15% des enfants qui meurent avant l’âge de cinq ans.
• Problèmes d’éducation : il est admis que les enfants issus des parents analphabètes ont moins de chance d’aller et/ou de réussir à l’école.
• Violence chez la femme : La femme analphabète est la plus touchée par le phénomène de la violence ne connaissant pas ses droits. Egalement à la maison, certaines femmes sont souvent violentées, pas parce qu’elles ignorent leurs droits, mais parce qu’elles dépendent financièrement de leurs maris quant à cause de la pauvreté.
Il est également à noter que l’analphabète a moins de possibilité pour trouver de l’emploi. Même dans d’autres activités comme l’artisanat, l’agriculture, dans les foyers, etc. il est souvent le moins performant.
Aujourd’hui, il est écrit et soutenu presque partout que c’est ce phénomène de non instruction qui induit à des situations de pauvreté, de vulnérabilité, de marginalisation, de sous information, de manque de savoir faire et être… remarquées le plus souvent chez les analphabètes. La conséquence, non seulement ces analphabètes n’ont pas la capacité à participer au processus de développement communautaire de tout genre, mais constituent également une charge lourde pour l’humanité (charges sanitaires, d’alphabétisation et scolaires pour leurs enfants) vu leur vulnérabilité.
Alors, puisqu’il frappe un grand nombre de la population mondiale, les décideurs ont compris qu’il serait utopique de vouloir résoudre les problèmes de développement qui sont si énormes en laissant en rade celui-ci et se sont lancés dans une politique de lutte pour l’éducation pour tous.
C’est ainsi que la question de la scolarisation des enfants est devenu l’un des problèmes qui préoccupent actuellement l’humanité toute entière. Son importance a été prouvée à maintes reprises avec :
En 1948, il a été affirmé dans de la Déclaration Universelle des droits de l’homme que « toute personne a droit à l’éducation ».
Du 5-9 mars 1990 la Conférence mondiale sur l’Education Pour Tous tenue à Jomtien en Thaïlande. Lors de cette rencontre, les délégués de 155 pays ainsi que des représentants de quelque 150 organisations ont convenu d'universaliser l'enseignement primaire et de réduire radicalement l'illettrisme avant la fin de la décennie.
Six ans après la Conférence de Jomtien, la Réunion du Forum consultatif international sur l'Éducation pour tous à mi-parcours de la décennie à Amman (Jordanie) a rassemblé, du 16 au 19 juin 1996, quelques 250 décideurs de 73 pays, notamment des ministres de l'éducation, ainsi que des représentants d'organismes bilatéraux et multilatéraux et d'organisations non gouvernementales. Son objectif était de faire un bilan des progrès accomplis depuis la Conférence de Jomtien.
Le Forum mondial sur l'éducation qui s'est réuni à Dakar (Sénégal) du 26 au 28 avril 2000 est le premier et le plus important évènement en matière d'éducation au seuil du nouveau siècle. En adoptant le Cadre d'action de Dakar, ses 1 100 participants ont réaffirmé leur engagement de réaliser les objectifs de l'Éducation pour tous au plus tard en l’an 2015.
Mais malgré tous ces efforts consentis, beaucoup d’enfants n’ont toujours pas accédé à l’école.
C’est le cas des enfants de la Communauté rurale de Santhiaba Manjaque. Elle se trouve dans l’arrondissement de Cabrousse, département de Oussouye. Elle est la partie la plus touchée du département par la crise casamançaise. En effet, tout a commencé dans ses terres ; c’est vrai que l’affaire de la rébellion a existé depuis les années 80, mais elle était presque froide à cette époque. Il faut donc attendre en 1990 pour la voir complètement exploser dans la presque totalité de la Casamance suite à l’accrochage qui a eu lieu à Djirack (village de la CR/SM) entre le Sénégal et la Guinée Bissau. Alors, les membres du MFDC ont profité de la présence des militaires dans la zone pour les attaquer. C’est ce qui peut expliquer en partie pourquoi cette zone est restée pendant des années un lieu d’affrontement. Conséquence, obligeant les populations de quitter les villages. Et de nos jours, une grande partie de celles-ci est encore en Guinée Bissau, en Gambie, etc. et n’a pas la possibilité d’inscrire ses enfants à l’école. Car elle est dans un état de dénuement total aux lieux d’accueil.
Des stratégies ont été adoptées pour favoriser leur retour, mais jusque là, les populations sont réticentes. Cependant, l’idée de regagner leurs terres d’origine se sent en elles, mais elles voient peut-être que c’est risqué ou prématuré vu les troubles qu’elles ont vécus. En effet, lors du conflit sénégalo-bissau guinéen, les habitants fuyaient et revenaient quand il semblait calme. Mais celui entre l’armée du gouvernement sénégalais et le MFDC a plus bouleversé la Communauté Rurale en question ; les gens armés torturaient et/ou tuaient les populations. Ou bien ces armés kidnappaient et partaient sans retour avec des villageois qu’ils saisissaient généralement dans leur maison. A cet effet, les rescapés ont abandonné de nouveau les villages et pour une longue durée.
En plus, il existe encore des parties de la Communauté rurale susceptibles d’être minées. Par exemple, en 2007, un habitant de la zone a sauté sur une mine et ses populations de l’extérieur sont au courant de ce fait.
C’est cette logique qui peut justifier pourquoi ces déplacés ont du mal à retourner dans leurs villages.
Alors, puisque nous ne savons vraiment pas quand est-ce que cet objectif de retour définitif et total de ceux-là va se réaliser, l’association « Kafaken Agniil » a constaté qu’il urge de mener des actions allant dans le sens de sauver l’avenir des enfants issus des familles déplacées de ladite Communauté rurale. Cela consiste à créer un centre à Oussouye où ils vont être logés pour pouvoir bénéficier d’une scolarisation comme tout autre enfant.
Justification du choix du lieu
Nous avons jugé plus idéal d’installer le centre à Oussouye pour les raisons suivantes :
Si beaucoup d’habitants de la Communauté rurale de Santhiaba Manjaque n’ont pas encore rejoint leur village d’origine, c’est parce qu’ils pensent que l’insécurité y règne toujours, comme nous l’avons dit plus haut. Alors, face à cette instabilité, il serait bien de prendre en compte les inquiétudes des parents afin qu’ils consentent à inscrire leurs enfants dans le centre car il faut comprendre que le dernier leur revient.
Nous pouvons considérer Oussouye comme une zone carrefour. Donc pour faciliter l’accès au centre à tout un chacun, il est préférable de mettre le centre à Oussouye quand on sait que la Communauté rurale de Santhiaba Manjaque est très enclavée. De plus, à Oussouye, nous rencontrons des habitants des différents villages de ladite Communauté rurale ; donc un bon nombre d’enfants ne sera pas dépaysé car ils retrouveront des parents (cousines et cousins, sœurs et frères, oncles et tantes…) qui y résident et qui leur rendront souvent visite.
Nous disions tantôt que la Communauté rurale est très enclavée. Par conséquent, cette situation d’enclavement peut décourager des personnes de bonne volonté d’aller visiter le centre.
Objectif global : lutter pour la scolarisation des enfants issus des familles déplacées de la Communauté Rurale de Santhiaba Manjaque.
Objectifs spécifiques :
Sensibiliser leurs parents sur les méfaits de la non scolarisation chez l’individu ;
Créer un centre d’accueil pour les enfants des parents déplacés ;
Impliquer les GPF de la Communauté Rurale dans le plaidoyer pour la scolarisation des enfants.
Résultats attendus :
Les parents ont une bonne perception de l’école ;
Les enfants ont accès à l’école ;
Les conditions d’étude et de vie des enfants sont améliorées ;
Les femmes participent activement à la lutte pour l’inscription et le maintien des enfants à l’école ;
Les enfants sont moins soumis à des lourds travaux (travaux domestiques, récolte du riz, du vin de palme, etc.) ;
Les parents ne sont plus inquiets de l’avenir de leurs enfants.
Il y a le retour de certains parents (il leur seront difficile de rester très loin de leurs enfants)
Personnes impliquées :
L’association Kafaken Agniil ;
Sous-préfet de l’arrondissement de Cabrousse ;
Le conseil rural ;
Les partenaires au développement ;
Préfet du département de Oussouye ;
L’IDEN d’Oussouye ;
La Scofi d’Oussouye ;
Les OCB (GPF, ASC) ;
Les communautés ;
Que faire concrètement :
Nous allons chercher un local en location pour l’année scolaire 2009-1010 le temps de trouver un terrain pour le centre.
Période de démarrage du centre :
Nous envisageons d’ouvrir le centre dès en octobre 2009 (année scolaire 2009-2010) avec trente (30) enfants qui seront entretenus et encadrés par cinq (05) filles de la Communauté rurale.
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