Aujourd’hui, une partie de nos enseignants se trouve dans une impasse.
Pour eux la reconnaissance du travail est une utopie !
MERCI de trouver ci après un courriel adressé au médiateur de la République relatif au traitement de la PRECARITE de nombreux ENSEIGNANTS.
Vous pouvez le reprendre à votre compte si vous en êtes d'accord pour le faire paraître dans la mesure où vous espérez que cela permettra de faire cesser ces conditions ‘’à deux vitesses’’ ((( côte à côte ,les personnes travaillent de la même manière avec des résultats identiques ,les unes avec un maximum de garanties et des salaires décents, les autres dans la précarité totale - je pèse mes mots - !!! avec des salaires très inférieurs qu'ils doivent de surcroît attendre bien au delà de la fin de mois. Notons que les élèves ne font pas la différence et sont même parfois surpris de savoir que tel enseignant est précaire! Il a parfois 35 ans et 10 années d'expérience avec un salaire de l'ordre de celui d'embauche d'un BTS et peut être débarqué du jour au lendemain, aucune explication ne lui est due))) . C'est insupportable et contraire à l’intérêt des élèves surtout dans la mesure où cela n’incite pas ces enseignants ’’de secours’’ à s’investir totalement.
Ci dessous donc, la requète (dont j'ai mis tous les politiques au courant; plus de mille par des courriels individuels-sans mailing- il ne me parvient que des réponses positives)..
Je suis serein car, en retraite,, j'ai franchi beaucoup d'étapes à partir des cours du soir pour finir en classe préparatoire en passant par des fonctions de conseiller pédagogique cela doublé d'autres expériences en entreprise et aussi de manière privée. Il ne faut pas ''me raconter d'histoires''.
En revanche, je ne connais pas les arcanes administratives qui ont conduit au résultat que je dénonce.
Je n'en connais que les effets.
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Objet : Loi DUTREIL du 26 Juillet 2005
Conséquences des dispositions applicables pour la transposition du droit communautaire.
Monsieur le Médiateur de la République,
Je sollicite de votre bienveillance de prêter attention au paradoxe qui consiste à pénaliser encore plus les précaires qui ont été contraints de servir de variable d’ajustement, victimes de périodes d’interruption de contrat.
Pour résumer ce que j’ai compris : un contractuel qui aurait à son actif un nombre d’années de services important, voire plus d’une dizaine parfois, constituant l’essentiel de son activité passée, en poste encore même à ce jour, est exclu d’une possibilité de CDI dès lors qu’il a subi une seule coupure d’une année scolaire, voire moins.
Il s’agit bien d’une mise à l’écart pour motif de non réemploi en continuité donc malgré le fait qu’il ait donné entière satisfaction à maintes reprises, servant l’éducation nationale par de nombreux CDD successifs.
La contrainte de continuité absolue de six années, brutale et rédhibitoire est d’autant plus choquante qu’une interruption est inhérente à la condition de remplaçant. Cette sorte de ’’chaise musicale’’ que l’on a construit pour ceux qui n’ont pas, le jour J, pour des raisons tout à fait indépendantes de leur valeur, été appelés sur une place libre, ne doit pas beaucoup les amuser…
Si l’on a eu besoin d’eux pendant cinq années continues puis, cela arrive, pour un retour de maladie du titulaire du poste par exemple, si le contexte ne permet pas d’offrir un remplacement, le compteur est alors remis à zéro ! De surcroît le même scénario peut se renouveler sans cesse.
En définitive, la précarité est de ce fait tout simplement inscrite dans la loi DUTREIL qui me semble avoir dénaturé l’esprit du droit communautaire.
A l’heure où le travail, à juste titre est vanté et apparaît comme une valeur essentielle et salvatrice pour la nation, est il souhaitable d’appliquer des dispositions de cette manière froidement aléatoire
-- sans prise en compte objective de la durée totale réelle des services rendus
-- sans aucun égard au mérite des efforts de formation comme des admissibilités aux concours.
-- sans considérer de plus l’atteinte grave et incompréhensible subie par certains qui ont vu carrément la suppression et du concours interne et du concours spécial dans leur spécialité depuis trois ou quatre ans !
-- sans aucune prise en compte des appréciations hiérarchiques même élogieuses, confirmées de fait souvent par plusieurs proviseurs successifs voire même dans des académies différentes.
Il m’est difficile de ne pas observer cela comme un non sens ; est-on vraiment tributaires de directives Européennes sur ce plan et n’y a-t-il pas une adaptation possible pour notre pratique Française actuelle ?
Cela ne serait sans doute pas une affaire très coûteuse, en vérité que des miettes, aux antipodes des garanties dont bénéficient des personnels qui effectuent le même travail à leurs côtés, parfois avec moins d’efficacité ! L’absence de garantie se montre indécente face à celles que l’on connaît chez d’autres qui servent aussi l’état ? N’y a-t-il pas lieu d’êtres choqués ?
Ne doit on pas respecter la dignité, donner un minimum d’espoir et de sécurité à des gens qui, ont assuré de nombreux services en CDD tant dans le public que dans le privé.
Comment ne pas noter leur disponibilité, leur persévérance, avec des expériences à des niveaux parfois très différents, certains cumulant des remplacements dans le premier et le second degré , dans des conditions la plupart du temps difficiles incluant un salaire hiatus avec les diplômes, et, on le sait sur le terrain, pour récupérer souvent les classes que les titulaires n’ont pas voulu se partager, voire même, le cas existe : remplacer des titulaires partis en congé maladie pour n’avoir pas ‘tenu le choc’ face à des difficultés.
N’ont ils pas précisément eux, FAIT LES PREUVES de leur vocation, leur adaptation et leur compétence. Quel critère de confiance pourtant ! Cela ne vaut-il pas, pour ceux qui ont eu des admissibilités après l’écrit, mieux même qu’un oral de concours aux conditions d’ailleurs très inégales.
Notons bien que le CDI n’est même pas une garantie de réemploi et n’a pas l’aval des syndicats qui n’y voient pas une avancée suffisante. Là encore : une incohérence pour des personnels privés d’une évolution somme toute positive pour eux… Ils se sentent inconsidérés, voire victimes d’un comportement cavalier à leur égard.
Il est très difficile pour eux de se défendre, les organisations se contentent souvent hélas d’une position ‘canapé’ sur ce sujet avec la précarité noyée au milieu des autres revendications. Celles -ci ne s’opposent pas assez nettement à l’absence de formation continue et surtout à la SUPPRESSION, depuis quelques années, dans certaines disciplines, des concours spéciaux et internes pour ceux qui se sont beaucoup investis !
Ainsi la loi DUTREIL, représente pour moi une véritable antilogie qui, voulant venir au secours de cette précarité, prouve au contraire de manière flagrante que l’on est dans le pire et met en évidence, en la matière, un état ‘champion toutes catégories’ qui n’applique pas à lui même ce qu’il demande aux autres.
Imaginez par exemple l’angoisse de perdre d’un jour à l’autre son emploi pour une mère de famille qui sert depuis dix ans, à qui il ne reste qu’un concours externe quasi inaccessible, entre autre parce qu’elle a comme premier souci, au quotidien, de bien préparer, pour ses élèves, les cours qu’elle va leur dispenser, cela avec les mêmes responsabilités qu’un titulaire qui effectue le même travail à ses côtés.
Je pose la question car vous aurez noté comme moi, au-delà de l’injustice et de l’atteinte à la dignité des personnes, un symbole extrêmement négatif. L’état s’honorerait à mon sens d’apporter plus d’équité à ce sujet.
Une expérience professionnelle assez complète sur ce thème me dicte de dénoncer cette faute. Car une interruption de contrat n’est pas ici synonyme de défiance envers le salarié mais hélas a pour conséquence de le pénaliser encore plus injustement.
En vous remerciant par avance de bien vouloir accorder l’attention qu’il mérite à cet apostrophant dossier, je vous prie de recevoir, Monsieur le Médiateur, l’expression de mes très respectueuses salutations.
C.B.
Référence(s) :
Générales et personnelles.
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