Bonjour à tous,
Je me permets de vous répondre un peu à tous après lecture de vos messages.
Je suis étudiant éducateur spécialisé, et donc pas encore professionnel, mais j'ai fais un long stage dans une Maison pour Enfants à Caractère Social, ce qu'on appelle plus communément "Foyer", je pense donc pouvoir vous donner tout de même quelques pistes.
Tout d'abord, j'ai pu lire "je hais mon enfant", or je ne pense pas qu'on puisse parler là de haine, il me semble qu'il serait plus juste de dire que vous aimez votre enfant et qu'au travers de cette amour, ce qu'il devient vous met en colère. Cette nuance est importante, pour vous comme pour l'enfant, d'abord parce que jusqu'à ses 21-22 ans, votre enfant va se construire une identité à lui. Lors de cette construction, l'enfant/ado a besoin d'aller chercher et tester ses propres limites ainsi que celles du monde extérieur (et donc aussi vos limites à vous). Vous êtes donc le premier contact que l'enfant a avec les limites, le cadre. Pour se construire convenablement, l'enfant/ado a besoin d'un cadre sécurisant, de limites bienveillantes, si il entend ou vient à penser que vous le haïssez, il est très probable qu'il ne vous perçoive pas comme un cadre sécurisant, au contraire, et qu'il aille chercher le cadre ailleurs. D'autre part, si vous même pensez que vous haïssez votre enfant, vous ne ferez rien pour qu'il se construise dans de bonnes conditions, alors que si vous savez que vous l'aimez, même si sa manière d'être et de faire vous insupporte, vous aurez quand même cette envie.
Ensuite, entre 10 et 20 ans, c'est aussi la période de l'adolescence, du corps qui grandit, de l'enfant qui devient adulte, qui se découvre, découvre ses possibilités, ses désirs, ses limites etc etc. L'ado va donc tester tout un tas de choses avec son corps, son esprit, puis avec lui par rapport aux autres. La découverte, c'est aussi la remise en question de soi, des autres, de tout, et la remise en question, c'est aussi l'opposition. Voilà pour le côté de l'ado. Du côté des parents, l'adolescence, ça peut être le moment où son enfant arrête d'être ce que le parent veut qu'il soit et s'affirme en tant que personne, qu'être unique, ce qui provoque souvent chez le parent un sentiment que les choses lui échappent, qu'elles sont anormales, en fait, pas forcement, votre enfant est désormais une personne à part entière, qui n'est pas vous. Et pour se sentir personne à part entière, il peut aussi passer par une période où il ne veut plus être vous justement, et où donc il sera tout l'inverse!
Je parle là principalement des "problèmes" de drogue, de rien envie de faire, de jeux vidéos, d'alcool etc. Que veut dire "problèmes de drogue"? Si votre enfant aime retrouver ses amis et fumer quelques joints avec eux pour s'amuser, peut-on réellement parler de "problèmes de drogue"? Aussi, si votre ado bois comme un trou certains week-ends lors de soirées avec des amis, peut-on réellement parler de "problèmes d'alcool"? La drogue et l'alcool deviennent un problème quand il sont dangereux pour une personne, c'est à dire que si vos ados boivent comme des trous et s'endorment dans la rue, il y a peut-être un danger pour eux, si ils font quelques soirées arrosées chez des amis et dorment sur place, que risquent-ils sinon casser quelques verres ou au pire des cas, vomir au fond du jardin? Il en est de même pour le cannabis... Bien que cette substance soit illégale, il est prouvé par la médecine qu'elle n'est pas plus dangereuse que l'alcool en termes de dépendance et de santé. Donc si votre enfant est défoncé toute la journée, il est probable que ça soit un frein à sa construction, si il se met dans des histoires de deal, il y a un risque de danger pour lui. En revanche, si il fume quelques pétards avec des amis en jouant à des jeux vidéos ou même dans la rue, bien que cela soit illégal, il y a peu de chance pour qu'il soit en danger ou même qu'il ruine sa vie.
Pour ce qui est des soucis de violence, de fugue, un psychologue répondrait surement beaucoup mieux que moi. Quelqu'un a cependant fait remarquer que la plupart des posts venaient de femmes seules, or la présence du père a une grande importance dans le cadre qui est donné à l'enfant.
Enfin quoi qu'il en soit, tous ces soucis sont souvent des manifestations d'un manque affectif, de doutes, de cadre irrégulier ou absent, de fréquentations peu recommandables etc etc...
Pour ce qui est du placement de votre enfant, je sais qu'il existe un placement qui est souhaité et décidé par les parents pour tout un tas de raisons. Il existe aussi d'autres formes d'accompagnement comme l'Aide Educative en Milieu Ouvert avec des educateurs et AS qui viennent à domicile, tout dépend en fait de votre situation. Je vous invite à demander un rendez-vous avec une assistante sociale de l'Aide Sociale à l'Enfance (ASE) dans votre département, elle saura probablement vous conseiller sur les différentes solutions qui s'offrent à vous.
Juste pour terminer, placer votre enfant, ça n'est pas l'abandonner, puisque vous serez encore présent(es) dans sa vie et dans son éducation, c'est lui offrir un espace de cadre sécurisant où il pourra se construire convenablement.
Et d'autre part, les éducateurs et AS ne sont pas des super-héros, ils n'ont pas de réponses ou de solutions miracles à vous donner, rien de plus qu'un savoir faire qui sera différent du votre et qui pourra vous aider. Quoi qu'il en soit, si un accompagnement ne vous convient pas, essayez en un autre, ça pourrait très bien marcher!
http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/F959.xhtml
Voici un lien qui explique le placement volontaire.
En espérant que ces quelques mots puissent vous aider.
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